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Les collectivités territoriales du Burkina Faso connaissent d’énormes difficultés qui entravent la fourniture de services publics de qualité à la population. Cet état de fait est lié à plusieurs facteurs tels que la gouvernance, la maîtrise d’ouvrage, et les ressources. Un des éléments importants de ces facteurs est la gestion, l’entretien et la maintenance (GEM) des investissements. La problématique de la GEM du patrimoine immobilier occupe une place importante dans la stratégie d’accompagnement des collectivités par la Cellule d’Appui à la Décentralisation et à la Participation Citoyenne (CADEPAC). C’est ce qui a prévalu à la mise en place de la stratégie de gestion-entretien-maintenance (GEM) promue par la Coopération Suisse à travers la CADEPAC.
Echanger sur l’expérience acquise par la commune de Poa dans l’élaboration de son Plan d’Entretien Sectoriel dans le secteur de l’eau
La commune de Poa localité située à une vingtaine de kilomètres de Koudougou, l’une des collectivités territoriales partenaires du programme DEPAC, a été désignée commune pilote dans le cadre de la GEM au niveau la région du Centre-Ouest car elle a conduit à terme le processus d’élaboration de son plan d’entretien sectoriel (PES). Le présent atelier a été organisé pour permettre aux trente neuf (39) participants composés des collectivités territoriales partenaires du programme Décentralisation et Participation Citoyenne (DEPAC), d’échanger avec la commune de Poa sur son expérience dans la conduite du processus. « C’est à l’issue d’une mission que nous avons effectué à Dakar au Sénegal en Avril 2017 grâce à l’appui de la CADEPAC, qu’il y a eu le déclic et nous avons compris les enjeux liés à la gestion, l’entretien et la maintenance (GEM) » a expliqué Daouda Bagué, maire de la commune Poa. C’est à partir de là, a-t-il poursuivi, que le processus à été déclenché à travers la mise en place du comité de gestion, entretien et maintenance (COGEM) de la commune suivie de l’élaboration de leur plan d’entretien sectoriel (PES) dans le secteur de l’eau.
« Nous savons que le plan n’est pas parfait, mais avec les observations et les remarques nous allons parfaire le document puis demander au conseil de le valider. Ce qui permettra à chaque session budgétaire de dégager modestement une somme pour l’entretien des ouvrages du secteur de l’hydraulique et demander aux partenaires de nous soutenir pour que les réalisations déjà faites soient entretenues » nous a confié le maire de Poa.
La présentation du PES de Poa a été suivie d’échanges en vue d’apporter des amendements pour améliorer la qualité du document. C’était en présence de représentants des communes de Pouni, Sapouy, Kordié et Koudougou qui ont fait le point de l’état d’avancement de leur processus GEM.
Tirer les enseignements nécessaires pour enrichir le processus en cours dans les autres collectivités territoriales
Du point de vue de Idrissa Savadogo, Secrétaire Permanent de la Conférence National de la Décentralisation (SP/CONAD), cette initiative permet de responsabiliser les communautés à la base pour pouvoir prendre en charge les investissements effectués par la commune en partenariat avec l’Etat central et les partenaires techniques et financiers. Monsieur le secrétaire permanent a également félicité la commune de Poa, au regard du fait qu’elle a utilisé les ressources endogènes pour mener cette étude ; ce qui lui a permis d’avoir un document à même de refléter leurs ambitions pour le développement de la commune. « A mon sens, ce type d’exercice pourrait être dupliqué dans les 363 autres collectivités du Burkina, pour que les uns et les autres sachent que le développement ne viendra qu’à travers les collectivités territoriales et que c’est à eux même de contribuer à ce que leurs localités puissent se développer au lieu d’attendre les investissements de l’Etat » interpelle Idrissa Savadogo.
C’est par une visite d’infrastructures réalisées dans la commune de Poa par la Coopération Suisse à travers la Cellule d’Appui à la Décentralisation et à la Participation Citoyenne (CADEPAC) que cette activité a prit fin. Ce sont entre autres les boutiques de rue, les ouvrages hydrauliques et un Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS).
AZIZ KABORE (Correspondant)