Dans une semaine, le président Macron foulera le sol de Ouagadougou communément appelée Ouaga. Carrefour d’échanges culturels, la capitale burkinabè est enveloppée depuis un certain temps par l’ harmattan, ce charmant vent sec chargé de poussière. Dans cette ville en croissance exponentielle, la circulation est un calvaire : poids lourds, berlines, tricycles, cyclistes et animaux se disputent l’asphalte. Macron atterrira dans notre Ouaga que nous aimons pour ses poulets flambés, ses bistrots ou ‘’maquis’’ qui pullulent avec des noms particuliers qui domestiquent la langue française ; ses murs qui portent toujours des slogans « Blaise dégage ». Malgré la dengue qui sévit, et la précarité de l’étudiant burkinabè qui se conjugue au rythme des délestages intempestifs, Ouaga est doux !
Si Macron est là, c’est parce que le Burkina suscite l’intérêt de la France. La jonction d’une Afrique occidentale francophone et francophile forte passe par le Burkina. Le Président Fiançais mettra à profit son séjour pour inaugurer, un projet financé par l’Agence française de développement et l’Union européenne ; la centrale solaire de zagtouly (33 MW, l’équivalent de 5% de la production actuelle du pays) en compagnie de son hôte, Roch Marc Chirisan Kaboré. Le Burkina Faso lancera bientôt les travaux de sept autres centrales solaires et dans le domaine photovoltaïque la France est un fournisseur de choix. Aussi en termes de ressources naturelles, le Burkina ne file pas que du bon coton mais le pays recèle d’un son sous-sol riche.
Le challenge des nouvelles autorités du pays est de remettre l’économie sur les rails. Le chemin de fer en voie de rénovation et de construction, est par ailleurs géré par le groupe français Bolloré. On se rappelle que quatre mois après son élection, le président post-transition du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré avait effectué sa première visite en France où il a été reçu à l’Elysée par François Hollande.
Le président burkinabè dans sa vision compte sur le partenariat public-privé pour assurer une amélioration des secteurs de son programme national de développement économique et social. C’est bien Paris, la ville lumière, qui en décembre 2016 a été choisie par les autorités burkinabè pour abriter la table ronde des bailleurs pour soutenir le PNDES et qui s’est concrétisée par des promesses de financement de 18000 milliards FCFA.
Le Burkina Faso et la France sont liés par plus d’un siècle et demi de liens linguistiques et historiques. Le Burkina est un chantier de reconstruction. Avec le retour constitutionnel, la France n’est pas la seule à faire le pari qu’une nouvelle ère s’ouvre pour le Burkina post-transition, notamment sur le plan de la gouvernance.
La capitale africaine du 7e art africain fait son cinéma à ciel ouvert et Macron de par son âge et sa fonction a du rêve à vendre à Ouaga. L’élection d’un jeune sorti du néant à la magistrature suprême de la France a de quoi fasciner et persuader la jeunesse africaine que l’espoir est permis. Il ne suffit pas de s’asseoir manger du macaroni mais de se lever et de se battre pour être acteur essentiel du changement !