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Pas de surprise, mais de la déception. C’est le sentiment qui prévaut majoritairement au sein de l’opinion congolaise après le verdict du procès Mokoko. Le général et ses sept co-accusés, jugés pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État » et « détention illégale d’armes de guerre », ont écopé de 20 ans de prison. Si le verdict de culpabilité n’a guère étonné la plupart des Congolais, la stratégie du silence adoptée par le prévenu n’a pas été comprise.
Seul présent à l’audience
L’ancien candidat à la présidentielle a comparu seul. Le Congolais et les six Français accusés d’avoir préparer avec lui des tentatives de déstabilisation contre Denis Sassou Nguesso étaient jugés par contumace, le ministère français de la Justice n’ayant pas donné suite au mandat d’arrêt international transmis par la justice congolaise, au grand dam des autorités de Brazzaville.
Le pool d’avocats parisiens a dénoncé dans un communiqué de presse une sanction extrêmement sévère visant à « la neutralisation politique » de leur client, qui va se pourvoir en cassation à l’encontre de l’arrêt rendu ce vendredi 11 mai par la Cour criminelle.
S’il avait parlé, il aurait davantage ébranlé Denis Sassou Nguesso
La stratégie de défense adoptée par la défense de Jean-Marie Michel Mokoko et ses avocats, qui se sont retranchés dans le mutisme pour dénoncer un manque de partialité des autorités judiciaires, a déçu nombre de Congolais, qui pensent que le général aurait dû parler et se défendre devant les tribunaux.
« La stratégie du silence n’a pas été utile. S’il avait parlé, il aurait davantage ébranlé Sassou, car il savait beaucoup de choses sur les dossiers de la République en tant qu’ancien chef d’état-major et conseiller du président. Il a sauvé l’honneur dans le silence mais sans combattre l’adversaire, sans se défendre », regrette ainsi Joseph Ouabari Mariotti, ancien Garde des Sceaux et représentant en Europe de la plateforme d’opposition IDC-Frocad.
« La stratégie du général Mokoko est semblable à la politique de la chaise vide qui n’a jamais payé », renchérit Patrick Gabriel Dion, président du PCT-Fédération France, une antenne du parti présidentiel. « Son choix de se murer dans le silence constitue selon moi un aveu de culpabilité. C’est également une marque de mépris envers les électeurs qui avaient placé leurs espoirs en lui », estime-t’il.