Cinéma : Spike Lee contre le KKK

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Avec son film « BlacKkKlansman », qui a reçu le Grad Prix du Festival de Cannes 2018, le cinéaste africain-américain démontre qu’il ne s’est en rien assagi. Et s’attaque une nouvelle fois à la haine raciale, qui s’exprime actuellement au sommet de l’État.

Cinéaste turbulent et médiatique, Spike Lee se faisait discret depuis un bon moment dans l’univers du septième art. Il était là, tout de même, réalisant des clips, notamment pour Eminem, un documentaire sur Michael Jackson et une série télévisée, Nola Darling n’en fait qu’à sa tête, inspirée du film qui l’a révélé comme réalisateur, en 1986.

Son dernier ­long-métrage important, Miracle à Santa Anna, évoquant la participation de soldats africains-américains à la Seconde Guerre mondiale en Italie, date de dix ans déjà. Quant à son Old Boy (2013), remake d’un thriller coréen ultraviolent de Park Chan-wook, il a été considéré par les critiques et par le public comme très inférieur à l’original et a vite disparu des mémoires…
Insolent et enragé

C’est dire si l’on attendait avec intérêt et impatience la projection, à Cannes, en compétition, de son BlacKkKlansman. Un long-métrage qui marque le retour de Spike Lee à son thème de prédilection, le conflit racial aux États-Unis. Ni le sujet, ni le film, ni le réalisateur, manifestement en grande forme aussi bien derrière la caméra que sur la Croisette, n’ont déçu. Bonne nouvelle, le réalisateur ne s’est pas assagi. Il reste l’insolent, l’enragé qu’il était aux premiers jours.

Le voilà expliquant au téléphone sa haine des « macaques » et, à un moindre degré, des « youpins » aux responsables locaux du Klan

Ce d’autant qu’il a déniché, pour nourrir sa résurrection, un scénario qui semble inventé pour lui. Alors qu’il s’agit d’une histoire authentique, même si elle peut paraître incroyable. À la fin des années 1970, alors que se multipliaient les émeutes raciales aux États-Unis, un jeune Africain-Américain nommé Ron Stallworth, remarquablement interprété dans le film par John David Washington, fils de Denzel, réalise son rêve d’intégrer la police, à Colorado Springs, près de Denver.

Le mot « rêve » n’est pas exagéré : il sera le seul Noir à devenir officier dans cet univers plus blanc que blanc où il n’est pas le bienvenu. Après avoir passé avec succès un examen de passage à la limite de l’acceptable – genre : pourra-t-il accepter de se faire traiter régulièrement de « nègre » sans broncher ? –, il est affecté au « renseignement », autrement dit au service des archives, où il supporte mal de s’entendre réclamer des dossiers concernant « les basanés » et où il s’ennuie ferme.

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