Le discours tant attendu de Macron fut un discours de rupture. L’Enarque de la promotion Senghor qui a fait son stage de fin d’études au Nigeria et qui règne sur l’Elysée a fait feu de tout bois dans un grand amphi de l’université de Ouaga située au cœur de la capitale entre le boulevard Charles De Gaulle et le bois de Boulogne.
On a eu droit ce jour 28 novembre 2017 à un Macron pétillant comme du champagne, un jeune président français en phase avec son époque qui a décliné en mondovision, sa vision moderne des relations franco africaines. Dans le fond, Macron a convaincu son auditoire. Plus rien ne nous étonne quand on sait que Macron avait qualifié la colonisation de “crime contre l’humanité” lors de son voyage en Algérie (février 2017) alors qu’il n’était que candidat à l’élection présidentielle française.
L’ancien ministre de l’économie nous a démontré dans un tour de passe-passe que le passé est passé avec son cortège de passe-droit. Leçon du jour, il faut savoir s’affranchir des clichés et se départir des instincts primitifs. Aujourd’hui, l’idéologie pèse peu et l’argent est roi. Nous vivons dans un monde où la Gauche s’est reconvertie en Droite et où le Communisme s’est libéralisé. Mélenchon n’aurait pas fait mieux !
Avec un talent de musicien, Macron a su vendre la France dont l’influence se ‘’micronisait’’ depuis plusieurs années en Afrique. Le jeune Macron a su jouer tous les tubes en vogue pour faire vibrer la salle et endiabler une jeunesse qui est restée médusée. Sur ce coup, nos étudiants ne sont pas entrés tôt dans l’histoire…ils ont même oublié dans leurs questions que Macron est président de la République Française. Faut-il leur refaire l’Histoire pour leur rappeler que notre Président est Roch Marc Christian Kaboré ?
Même s’il reste à tenir les promesses, le président français Emmanuel Macron a pris des engagements qui nous mettent du baume au cœur. Macron a promis que tous les documents français concernant l’assassinat de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara en 1987 seraient « déclassifiés ». Macron s’engage à faciliter l’extradition de François Compaoré attendu par la justice burkinabè dans le dossier de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Sur le franc CFA, Macron a estimé que « le nom » et le « périmètre » pouvaient changer. Macron a annoncé sur le dossier de la Libye qu’il allait « proposer une initiative euro-africaine » pour « frapper les organisations criminelles et les réseaux de passeurs ». Le Président Macron s’est prononcé entre autre sur la question des trésors pillés en Afrique en annonçant que le patrimoine africain en France sera retourné à l’Afrique d’ici cinq ans…
Mais que n’a-t-il pas sorti Macron le franc-maçon pour rendre son séjour agréable à Ouaga ? Affubulé de l’épithète non moins honorifique ‘’d’impérialiste’’ par les néo altermondialistes de zogona, il répond qu’il est lui-même ‘’anti impérialiste’’. Des paroles à considérer avec prudence. Attendons de voir la suite. Macron venu avant Noel, sera-t-il au moins le père Mouloud ?
AG IBRAHIM
