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Le Burkina Faso est l’un des premiers pays africains à avoir adopté les biotechnologies agricoles. Pour encadrer l’application de cette technologie, l’Assemblée Nationale a adopté des textes réglementaires. Il s’agit notamment de la loi n°005-2006/AN du 17 mars 2006 portant régime de sécurité en matière de biotechnologie au Burkina Faso et la loi n° 064-2012/AN du 20 décembre 2012 portant régime de sécurité en matière de biotechnologie qui institue l’Agence nationale de biosécurité. C’est pour mettre les législateurs au parfum des avancées des biotechnologies que se tient le présent atelier. Selon Dr Omar Traoré point focal de OFAB-Burkina, des acquis ont été engrangés depuis l’adoption des biotechnologies agricoles au Burkina Faso. A l’en croire, cette technologie a permis de mettre à la disposition des populations des variétés à cycle court, des variétés à graine jaune ou blanche, des variétés qui résistent aux insectes et aux maladies sans oublier le coton biotechnologique. Outre ces acquis, d’autres variétés sont en phase d’expérimentation notamment le niébé. Et pour atteindre les objectifs escomptés, l’implication des parlementaires s’avère nécessaire. « Les politiques en matière de science et technologie ne peuvent pas se faire sans l’Assemblée Nationale. Les élus nationaux jouent un rôle extrêmement important dans le processus de mise en place des technologies » a laissé entendre Dr Omar Traoré.
Le Dr Coulidiati Urbain Ibrahim, Secrétaire d’Etat chargé de la recherche scientifique et de l’innovation, a également reconnu l’importance des biotechnologies agricoles dans le processus de développement du Burkina Faso.« Au Burkina Faso, l’application et l’utilisation sécurisées des biotechnologies modernes dans les secteurs suscités comme c’est le cas déjà dans l’agriculture avec l’adoption de la culture du coton Bt et les recherches en cours sur le niébé et les moustiques génétiquement modifiés, peuvent permettre sans nul doute à notre pays d’améliorer durablement le bien-être de ses populations et de booster sa croissance économique »a-t-il dit.
Des moustiques génétiquement modifiés pour lutter contre le paludisme
L’atelier d’information et de sensibilisation sur la biotechnologie et la biosécurité au profit des parlementaires a été marqué par trois communications. Il s’agit « des biotechnologies agricoles au Burkina Faso » présentée par le Dr Omar Traoré, « la biosécurité au Burkina Faso » présentée par le Pr Chantal Zoungrana/Kaboré et la « contribution de la biotechnologie en santé : cas des moustiques génétiquement modifiés » animée par le Dr Abdoulaye Diabaté. En ce qui concerne la dernière communication à savoir « contribution de la biotechnologie en santé : cas des moustiques génétiquement modifiés », le Dr Abdoulaye Diabaté a rappelé que le paludisme constitue un fléau pour l’Afrique et le Burkina Faso. Malheureusement, les moustiques résistent aux insecticides et aux moustiquaires ce qui justifie le nombre élevé des cas de paludisme. Ainsi, il s’avère nécessaire de trouver des solutions efficaces pour lutter contre cette maladie. Selon le Dr Abdoulaye Diabaté les moustiques génétiquement modifiés pourraient constituer la solution. A la question de savoir si ces moustiques ne constitueront pas des dangers pour la population, Dr Abdoulaye Diabaté rassure :« Nous prenons au sérieux toutes les questions de risque. D’ailleurs, notre projet est basé sur trois aspects à savoir la recherche, l’engagement des parties prenantes et la régulation. Toutes ces trois composantes sont importantes ».
Le Forum Ouvert sur la Biotechnologie Agricole, OFAB-Burkina est un projet collaboratif entre la fondation africaine pour les technologies (AATF) et l’institut de l’Environnement et des Recherches Agricoles (INERA) du Centre National de Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) du Burkina Faso. OFAB a été lancé officiellement au Burkina Faso en octobre 2012.
M’pempé Bernard HIEN