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Des diplomates de haut rang des deux pays tentent de remettre définitivement sur les rails cette rencontre historique entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président américain Donald Trump.
Le sommet prévu le 12 juin dans le petit archipel d’Asie du Sud-Est a été annulé fin mai par M. Trump avant d’être relancé. Si elle a finalement bien lieu, la rencontre promet d’être l’un des plus grands événements géopolitiques de ces dernières années et se déroulera sous le feu des projecteurs du monde entier.
Les délégations américaine et nord-coréenne accompagnées de leurs équipes de sécurité devraient être très étoffées. Mais les médias seront sans nul doute encore plus nombreux.
Quelque 3.000 journalistes devraient solliciter une accréditation pour couvrir l’événement, ont indiqué à l’AFP sous couvert d’anonymat des sources liées à la préparation de la rencontre.
Le précédent événement comparable organisé à Singapour — la rencontre historique en 2015 entre le président chinois Xi Jinping et son homologue taïwanais de l’époque Ma Ying-jeou — avait attiré seulement quelques centaines de journalistes.
Le venue à Singapour du Nord-Coréen Kim Chang Son, le directeur de cabinet de facto du dirigeant nord-coréen, a attiré cette semaine de nombreux journalistes.
Ils ont campé devant le luxueux hôtel Fullerton dans l’espoir d’apercevoir le haut responsable nord-coréen, des scènes qui donnent un avant-goût de l’emballement médiatique autour du sommet Trump-Kim.
– Cocktails idoines –
Du côté des hôtels, les établissements susceptibles d’être choisis pour la rencontre historique — à commencer par le Shangri-La, établissement cinq étoiles qui avait accueilli le sommet Xi-Ma — affichent quasiment complets.
En attendant de savoir si Pyongyang et Washington pourront se mettre d’accord sur l’arsenal nucléaire nord-coréen, des Singapouriens s’inquiètent déjà des conséquences du sommet sur leur vie d’ordinaire paisible.
« Le gouvernement pourrait-il déclarer un jour férié pour cette journée spéciale? », suggère Chang Anthony sur Facebook.
« Mince, les deux leaders les plus impopulaires du monde débarquent pour la paix mondiale », se lamente Timothy Klein sur le réseau social.
Singapour, réputée pour son calme et sa propreté, est parfois moquée par des mauvaises langues qui la jugent ennuyeuse.
Les mesures de sécurité s’annoncent draconiennes et coûteuses, compte tenu des nombreux effectifs qui vont être déployés, avec des routes interdites à la circulation à une distance respectable du lieu du sommet.
Mais pour Lim tai Wei, chercheur à l’Institut d’Asie de l’Est de l’Université nationale de Singapour, les désagréments causés par la rencontre n’auront rien d’extraordinaire.
« Il faut avoir à l’esprit que le pays a déjà l’expérience d’un sommet entre Xi et Ma en 2015, et qu’il a déjà accueilli des présidents américains », dit-il à l’AFP.
Les commerçants et restaurants de la ville-Etat de 5,6 millions d’habitants voient, eux, d’un bon oeil l’afflux de diplomates, personnels de sécurité et journalistes.
Dans la ville qui a donné son nom au Singapore Sling, un cocktail à base de gin, l’Escobar — en référence au défunt baron de la drogue colombien– propose déjà des mélanges idoines.
Le « Trump » est un cocktail bleu à base de bourbon tandis que le « Kim » est rouge et contient du soju, un alcool coréen. Les deux boissons coûtent 12,60 dollars singapouriens (huit euros), une allusion à la date prévue pour le sommet.