Allo, Allo, Allo Oui, non mais le réseau là quoi ? De la ménagère au marchand de brochettes en passant par l’étudiant, les usagers de téléphonie mobile pestent à longueur de journée au Burkina sur la qualité des appels téléphoniques qui coûtent pourtant la peau de fesses!
Le portable est devenu un objet sacré, on ne peut plus s’en passé, on le tripote au restaurant comme aux toilettes. Le premier réflexe de chaque utilisateur est de le consulter dès le réveil. Le téléphone est devenu l’une des choses des plus essentielles dans la vie du burkinabè. Chaque portable est devenu indissociable de son propriétaire. Dans l’une des populations des plus pauvres de la planète on retrouve tous les smartphones de dernière génération. Le mot ‘’unités’’ (cartes prépayées ou recharge de téléphone à téléphone) est crédité dans les lexiques de toutes les langues du pays.
Avec une population d’environ 17 millions d’habitants, le Burkina Faso dispose d’un énorme potentiel de croissance pour la téléphonie mobile car à l’orée de 2018 les deux tiers des burkinabè ne possèdent pas ce bijou. Cette population croît de 3,1% par an et est majoritairement jeune (près de la moitié des burkinabè ont moins de 15 ans). Dans nos villages où l’enfant nait loin d’un bureau d’Etat Civil, on devrait permettre aux parents de déclarer la naissance de leurs enfants par SMS.
Les caprices du réseau des téléphones mobiles rendent difficiles les communications. De nombreux citoyens se sont retrouvés avec les puces SIM des trois ‘’réseaux’’ existants sans savoir lequel du trio magique offre la meilleure prestation.
Tu te pointes en banque, carte magnétique en poche pour faire une opération, ’’pas de réseau’’ te signale le vigile comme si quand tu ouvrais mon compte on t’avait parlé de réseau.
Régler ses factures de la nationale d’électricité ou de l’eau est un chemin de croix. De longues files de clients à la mine de quémandeurs maudissent les caissières qui croquant leurs arachides leur font comprendre que ‘’le réseau est perdu’’.
Les transferts d’argent par le « cellulaire » même s’il n’a pas freiné l’exode rural, a rapproché la ville des campagnes, les parents du village de leurs enfants travaillant en ville. A peine si des ménages ne dépensent plus par jour dans ‘’ la téléphonie’’ que dans la ration alimentaire.
Le mobile est aussi le principal outil de connexion internet. Chacun raconte digitalement sa vie sur Facebook. Le débit actuel de connexion à Internet est théoriquement d’une capacité de 9 Gigabits. La connexion est cependant d’une piètre performance et les couts d’abonnement très élevés. Pourtant environ 3% des habitants étaient des utilisateurs d’Internet en fin 2012, selon les statistiques de l’UIT. Cela comparativement à une moyenne de 34,4% de la population mondiale et 15,6% de la population africaine.
Même sans réseau on peut se faire lyncher à mort au Faso pour le vol d’un portable et ce fameux portable qui se déploie fait des ravages dans des familles. Combien de couples ont divorcé sur une trahison du portable?
On cherche le « réseau partout au Faso. Même la Télévision Numérique de Terre (TNT) qui devrait être effective au plus tard en fin 2015 et repoussée en fin 2017 tarde à descendre sur terre !