Le Champ du singe !

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Nous y voilà à mi-chemin, du mandat du Président Roch Marc Christian Kaboré. À trente mois de la présidentielle qui achèvera alors son premier mandat au palais de Kosyam, le premier président post insurrection affiche un bilan économique mi-figue mi-raisin. Des grèves répétitives ont un impact négatif sur les performances de l’économie nationale, quatrième économie de la zone UEMOA. Les mêmes défis sont là : pauvreté aigue, chômage des jeunes… « Le taux de croissance du PIB réel est estimé à 6,7 % pour 2017 contre 5,9 % en 2016. En 2018, la croissance économique devrait se consolider à 6,6 % ». Maintenir la croissance dans un contexte de protestation sociale et d’insécurité généralisée relève de la prouesse et de la résilience.

 

Depuis la prise de fonction du président Kaboré suite aux élections de novembre 2015, le front social est en ébullition. Le ministère en charge de l’Economie et des Finances est secoué entre février 2017 et juin 2018 par des grèves et des sit-in. Le budget va connaitre des tensions suite aux insuffisances de recettes et de recouvrement. Les commerçants eux aussi, ne tiennent plus à cause des difficultés de dédouanement des marchandises. Les mois prochains s’annoncent rudes car en plus du syndicat du secteur stratégique des finances, d’autres secteurs menacent de débrayer.

 

En deux ans et demi, l’insécurité au Burkina a enregistré des dizaines de victimes civiles. Nos soldats ont perdu dans la lutte contre le terrorisme des hommes dans leurs rangs. A l’échelle du pays, plus de 216 écoles étaient fermées dans les zones touchées par l’insécurité selon des organisations de la société civile. Dans cet environnement difficile, le pouvoir fait face à des syndicats et des politiques qui ne cherchent que leurs intérêts sordides…comme un amant qui a le courage de proposer une partie de jambes en l’air à sa conjointe qui souffre d’hémorroïdes.

 

Il faut plus de solidarité autour du président pour faire face au défi sécuritaire, économique et social. Les observateurs n’hésitent pas à dire que « Roch est un homme de consensus, simple, humble qui n’a pas fait preuve de fermeté et de poigne ». En deux années et demi, le président Kaboré n’a pas pu changer les actions et les comportements de ses concitoyens gagnés par l’incivisme chronique. Le Chef de l’Etat a utilisé l’expression « champ du singe », ce charmant animal qui a pour particularité de sauter pour dire que s’il y a des burkinabè qui ont le cœur à la tâche, nombreux aussi sont ceux qui détruisent les récoltes.

 

La démocratie burkinabè présente une fiche satisfaisante de vitalité. Même quand le président du Faso s’exprime dans une langue nationale sur un media on trouve sujet à polémique. « Il n’y a pas de démocratie sans liberté d’opinion », le Burkina passe pour l’un des meilleurs élèves du continent en matière de liberté de presse si bien que le dernier classement mondial de la liberté de la presse de l’ONG Reporters sans frontières (RSF) le fait passer de 42e en 2017 à 41e en 2018.Le cas de l’activiste Naim Touré est cependant considéré comme une atteinte à la liberté d’opinion.

 

Durant cette mi-mandat, il faut reconnaitre aussi qu’un travail colossal a été abattu dans le domaine des soins de santé pour les enfants et les femmes et dans le domaine des infrastructures routières où le président ‘’diesel’’ s’est mué en président ‘’goudron’’.

 

Ag Ibrahim

 

 

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