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Les aflatoxines sont un poison aussi bien pour les plantes que pour les animaux et les Hommes. Elles sont transmises aux plantes par des champignons qui apparaissent naturellement sur les sols et les cultures mais sont aussi favorisées par un certain nombre de pratiques hélas répandues parmi les paysans. « Il s’agit de l’entreposage des productions agricoles à même le sol » explique le Docteur Adama Neya de l’INERA. La chaleur et l’humidité étant des facteurs qui favorisent la transmission aux plantes, ce sont les régions tropicales qui sont le plus exposées au fléau. Les insectes, les oiseaux et le stress sont aussi des facteurs susceptibles de favoriser la contamination des productions.
Les pays de la zone intertropicale -majoritairement africains- enregistrent chaque année, des dizaines voire des centaines de décès à cause de l’aflatoxine qui est responsable de 30% des cancers de foie en Afrique et cause un retard de croissance ainsi qu’un affaiblissement du système immunitaire. Les conséquences s’étendent aussi au plan commercial. « Le continent africain a déjà perdu des centaines de millions de dollars et pour cause ; les pays européens interdisent l’accès de l’erreur territoire à tout produit contenant les germes à un certain seuil » poursuit le Docteur Adama Neya. Mais la cause n’est pas perdue. En effet, des instituts de recherche tels que l’IITA en partenariat avec d’autres instituts de recherche ont mis en œuvre l’Aflasafe.
Il s’agit d’un produit d’une souche atoxigène d’origine africaine qui a vocation à remplacer les souches productrices d’aflatoxines dans l’environnement des cultures. Le principe des Aflasafe consiste en effet, à sélectionner des souches de champignons qui ne pas produire de toxines et qui seront ensuite appliquées dans les champs en vue de coloniser les plantes avant que les souches toxiques n’aient le temps de se développer.
Au nombre des pays dans lesquels, il a été homologué, se trouve le Burkina Faso où il est utilisé dans les cultures du maïs et de l’arachide. L’objectif des chercheurs des instituts de recherche est donc de parvenir à la vulgarisation de l’Aflasafe dans le but disent-ils de parvenir à « la sécurisation sanitaire des aliments et à augmenter les revenus des producteurs des différentes spéculations » dans onze (11) pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Est. Au Burkina Faso, c’est l’entreprise Eléphant Vert qui a été retenue pour distribuer le produit Aflasafe BF01 dont le prix est pour le moment évalué 1,9 dollar (environ 500 F CFA) le kilogramme. A terme, il est prévu une évolution à la baisse du prix car l’entreprise prévoit l’installation d’une usine au Burkina.
Soumana LOURA