[responsivevoice_button voice= »French Female » buttontext= »Ecouter l’article »]
Ouaga, mi-juin. Difficile de ne pas ressentir la crainte de nouveaux attentats. Dès l’arrivée à l’aéroport, les mesures prises par le gouvernement – multiples fouilles et vérifications des documents d’identité, portiques de sécurité, bagages passés aux rayons X – s’imposent à tous, y compris aux VIP qui passent par le salon d’honneur. Idem un peu partout en ville, dans les restaurants fréquentés par les expatriés ou les touristes, et évidemment dans les hôtels. Ceux qui ont connu la capitale avant la révolution de 2014 auront bien du mal à la reconnaître. De jour comme de nuit, l’activité d’antan s’est envolée, ses habitants hésitent à sortir. La célèbre avenue Kwame-Nkrumah, jadis si vivante, n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis les attaques terroristes du café Cappuccino, du Splendid Hôtel et du restaurant Aziz Istanbul. Certains commerces et établissements ont mis la clé sous la porte, d’autres cherchent à se délocaliser.
Arrivé au pouvoir en décembre 2015, Roch Marc Christian Kaboré, 61 ans, n’a guère eu de répit : mi-janvier 2016, premier attentat dans la capitale. Depuis, évidemment, l’ordre des priorités de son mandat a radicalement changé. Mais les attentes exprimées par les Burkinabè, véritable boîte de Pandore ouverte par la révolution puis par la transition, demeurent les mêmes, et l’impatience grandit. Le chef de l’État a effectué la moitié de son mandat. Si les résultats économiques sont encourageants, a fortiori dans un tel contexte, nombreux sont les Burkinabè qui attendent plus du gouvernement de Paul Kaba Thiéba. Et la prochaine présidentielle, prévue en 2020, arrive à grands pas.