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L’interrogatoire du Caporal Dah Samy a duré tout le long de la matinée de ce 04 juillet. Le soldat affirme qu’il était commis à la sécurité du Général Diendéré dans la période 16 au 21 septembre et ne pouvait donc pas de ce fait participer à un quelconque coup d’Etat dont il nie même avoir appris l’existence. « Ce n’est que le 21 septembre alors qu’on procédait à mon arrestation que j’ai appris l’existence d’un coup d’Etat » a-t-il plaidé. Il a tout de même déclaré n’avoir pas de commentaire à faire lorsque certaines questions lui ont été posées notamment sur les propos tenus la veille par l’adjudant Jean-François Nion. Ce que son conseil, Maître Arnaud SAMPEBRE nuance en estimant que l’absence de commentaires sur une question n’équivaut pas à des aveux. D’où son appel au procureur d’éviter de faire des déductions.
Ordre de la hiérarchie militaire
Auditionné dans l’après-midi, le soldat de première classe, Ly Amadou a lui aussi nié avoir participé à quoi que ce soit. Tous les deux affirment qu’ayant missionnés par leur supérieur hiérarchique, ils ne pouvaient que s’exécuter. « J’étais affecté à un poste par l’Adjudant NION alors que j’étais de repos où je suis resté jusqu’aux environs de 17 heures » assure celui qui estime avoir contribué à sauver la quiétude du domicile du défunt Salif DIALLO. Mais pour le procureur qui évoque la théorie de la baïonnette intelligente, l’ordre militaire ne peut servir d’alibi puisque « lorsqu’un soldat reçoit un ordre qui ne rentre pas dans le cadre du service, il a le droit de ne pas l’appliquer » Dans l’interrogatoire du soldat Ly Amadou, un certain nombre d’incohérence sont apparues par rapport aux propos tenus au juge d’instruction le 19 novembre 2015. Pour son avocat Idrissa Badini, ces incohérences peuvent se justifier du fait du faible niveau scolaire de l’accusé qui n’a peut pas compris le sens de certaines questions du juge d’instruction. Pour lui le procès-verbal du juge d’instruction est donc entaché d’irrégularités. Le soldat de première classe Ly Amadou est le cinquième des 75 prévenus présents à avoir été auditionnés. La suite des auditions est prévue pour le 06 juillet à 09 heures.
Soumana LOURA
