Mes généraux, sauvez vos soldats !

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Ouvert le 27 février dernier, le procès si fameux du ‘’putsch manqué de 2015’’ a végété durant 4 mois entre questions de procédure, déport des avocats et renvoi par le président du tribunal. C’est vendredi 29 juin, qu’on a touché enfin le fond de cet épais dossier de 15 000 pages avec les premiers interrogatoires des 84 accusés. Le sergent-chef Mohamed Lawoko Zerbo a ouvert le bal à la barre.

 

Le procès du putsch est aussi captivant et médiatisé au Burkina que ne l’est la coupe du monde de Football, Russie 2018. Le jugement ne sera pas suspendu pour des raisons de vacances judicaires qui coïncident avec l’arrivée du mois de juillet et c’est tant mieux si on peut avancer dans les auditions des accusés.

Les accusés de l’ex RSP (Régiment de Sécurité Présidentielle) qui ont défilé à la barre, ont dans leur témoignage nié les faits à eux reprochés ou les reconnaitre en partie. Face au tribunal, les soldats peinent à jouer la défense en ligne chère aux footballeurs. Ils ont cependant mis hors-jeu, l’ancien premier ministre sous la transition, Yacouba Isaac Zida, et le Général Dienderé que d’aucuns ont considéré comme les responsables du putsch. Le procès a donc entamé sa phase décisive par du menu fretin. Ce n’est pas encore le grand déballage mais les joueurs de la team putsch finiront à cette allure par se lâcher. L’adjudant Florent Nion a taclé son haut gradé en affirmant que : « Le général Diendéré a fait faire le coup d’État ». Le vrai Rambo du cinéma n’aurait pas fait mieux que l’adjudant-chef Moussa Nébié dit Rambo qui a reconnu avoir arrêté le chef suprême des armées.

 

Les accusés sont poursuivis pour attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, complicité de dégradation aggravée de biens et incitation à commettre des actes contraires à la discipline. Derrière ce putsch manqué se cachent des forces obscurantistes. Le général Gilbert Diendéré et le général Djibrill Bassolé sont les principaux accusés dans le procès. Ils sont soupçonnés d’être les cerveaux de cette tentative avortée de renversement du pouvoir qui a fait 14 morts et 251 blessés, selon un bilan officiel. Les deux généraux disposaient de soldats qui leur étaient entièrement dévoués. Les deux officiers supérieurs aux manettes ont mené la vie rude à la transition et ont tenté de mettre fin aux acquis de l’insurrection. Le 15 septembre 2015, la garde prétorienne en tenue léopard fait irruption en plein conseil des ministres. Le président Kafando et son gouvernement sont pris en otage. Même s’ils sont dans la tourmente, les deux généraux doivent être soucieux de ces jeunes soldats tenus par le respect des ordres qui ont risqué leur vie et leur carrière pour eux. Alors, mes généraux, assumez vous

Mohamed Ag Ibrahim

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