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Je suis Simon Nacoulma (SN) coordonnateur de l’association Initiative communautaire changer la vie/ Nazemse.
SN: En 2002 je me suis dit qu’il était temps , que je sois utile à ma communauté. j’ai envie d’aider au bien être des plus pauvres parce que , moi-même ayant été orphelin dès ma naissance , j’ai vu ma mère veuve en difficulté , j’ai eu des difficultés pour aller à l’école , pour manger et j’ai eu mon tout premier livre quand j’avais 16 ans , donc cette expérience personnelle m’a permis de connaitre les difficultés des paysans, et des femmes rurales. Cette analyse de la situation de mon pays m’a permis également de mettre en place quelque chose pour aider les plus pauvres , ceux qui sont en souffrance.
SN : L’association intervient dans quatre (4) domaines principaux : l’éducation , la santé , la sécurité alimentaire et l’accompagnement socio-économique des femmes. Au niveau de l’éducation l’accent est mis sur la scolarisation de qualité et sur la « lecture plaisir ». A cet effet, nous avons mis en place une grande bibliothèque , je dirais l’une des plus grande au niveau des communautés à Ouagadougou qui a onze mille (11 000 ) abonnés et qui œuvre à promouvoir la lecture plaisir.
Au niveau sécurité alimentaire, nous avons un programme d’agro écologie qui touche cinq (5) communes autour de Ouagadougou et qui permet à plus de 1000 paysans de produire sereinement de façon qualitative avec l’accompagnement du micro crédit des agronomes .
Au niveau de l’accompagnement socio- économique des femmes , nous avons un programme de micros crédit, pour aider les femmes à s’autonomiser financièrement tout en les accompagnant au niveau social .
Au niveau de la santé, nous avons notre CSPS qui est en naissance. C’est un programme de santé et de nutrition pour aider la communauté.
Deuxièmement, le projet -classe de lecture- , qui concerne les enfants du CE au CM ; un outil pour favoriser la lecture plaisir dans les écoles mais également promouvoir la lecture plaisir dans les familles et dans les communautés .
FP : Que pouvons-nous retenir en terme de bilan à la fin de ce projet ?
SN: Ce projet a apporté plus de lecture plaisir dans les communautés , dans les écoles et pour preuve nous avons (11 000) lecteurs dans la bibliothèque. L’abonnement se fait à 100 FCFA pour toute l’année. Également le projet de classe lecture a permis l’éveil mais aussi la réflexion de toute une communauté éducative sur comment amener les enfants à lire avec plaisir .
Au Burkina Faso, la lecture est austère. Parfois le fouet à l’épaule, les enseignants veulent que les enfants lisent , cela n’est pas possible . Donc il faut que nous réfléchissons sur la pédagogie du livre et de la lecture en apportant une pédagogie ludique où je suis convaincu qu’en jouant on peut apprendre . C’est primordial, il faut également apporter une diversité de livres de lecture afin que l’enfant soit exposé à plusieurs images , et plusieurs thèmes et c’est comme ça qu’il lira. On a qu’un seul livre de lecture au Burkina et pour moi , cela ne peut faire évoluer l’enfant. Il faut plus de technicité, mais également amener une collaboration entre les familles et les enseignants afin de sauver l’école au Burkina .
FP: Quel sentiment vous anime à la fin du projet?
SN : Je suis un coordinateur tout heureux. Tout le monde a aujourd’hui conscience que ce projet a été plus qu’utile par ce qu’on a vu les enfants se réjouir , lire et les enseignants témoigner leurs satisfactions , les familles dire leur remerciement à ce projet qui a apporté un plus dans la vie de leurs enfants en leur permettant de devenir amis du livre et de la lecture. Je suis donc totalement comblé.
FP: Quelles sont les perspectives du projet à long terme.
SN : Les perspectives c’est que la bibliothèque continue de fonctionner(elle est ouverte 24/24 et 7 /7). Ce qui est un véritable succès. Le projet est fini , mais la bibliothèque demeure. Pour la permettre de mieux fonctionner, nous allons aller dans plus d’écoles pour faire la lecture plaisir. Et par rapport à Yam wekre et l’imagier nous allons former les élèves éducateurs sociaux afin qu’ils s’imprègnent de cette technique dès l’école. C’est notre manière de diffuser au maximum ces deux outils et dans la communauté et au niveau institutionnel.
Fiakofi Kossi (stagiaire)