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Le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC) a présenté son rapport 2107 sur l’état de la corruption au Burkina Faso le mardi 17 juillet 2018 à Ouagadougou . Selon ce rapport, les résultats des enquêtes indiquent une hausse de la perception de la corruption par rapport à l’année 2O16 et sept (07) enquêtés sur dix(10) estiment que la corruption est fréquente, voire très fréquente contre cinq (05) enquêtés sur dix (10) en 2016 .
Ce rapport 2017 sur l’état de la corruption , est un document de 127 pages scindé en trois grandes parties . La première parie porte sur la méthodologie, la deuxième traite des résultats et la troisième partie se penche sur les recommandations à l’endroit des acteurs étatiques et non étatiques .
Alors qu’elle avait été amorcé une baisse depuis 2015, la fréquence de la corruption ressentie par les citoyens selon le rapport est en augmentation en 2017 pour la majorité des enquêtés . Le rapport note que par rapport à 2016, seulement 36,6% de répondants pensent que la corruption a régressé en 2017 contre 51,9% en 2016. Cette proportion des enquêtés pour lesquels la corruption régresse , a diminué de onze(11) et de quinze (15) points de pourcentage par rapport à celle observée respectivement en 2015 et 2016. En outres des expériences de corruptions vécues au quotidien par les citoyens , il ressort que 477 enquêtés soit 23,9% de l’échantillon total, ont offert directement une ou des rétributions en 2017 à un agent public en contrepartie de services non soumis à un payement . Ce taux était de 16,6% en 2016 .IL ressort clairement, selon les enquêtes, que la corruption a augmentée en 2017.
Les services perçus comme les plus corrompus en 2017
Comme l’année passée , le rapport note que la police municipale est classée au 1er rang . D’après les enquêtes, c’est au niveau de la police municipale que les pratiques la corruption ont été les plus fréquentes .En effet selon le rapport de 2017, sur 258 contacts avec les polices municipales , 240 cas ont fait l’objet de pratiques de corruption selon les répondants. Le rapport précise également que cent quatre cas(104) de ces cas ont eu lieu à Ouagadougou et soixante et neuf (69) à Bobo-Dioulasso.
La deuxième et la troisième place sont occupées respectivement par les services des douanes et la Direction Générale du Transport Terrestre et Maritime (DGTTM) .
Au niveau des services des douanes , le rapport révèle selon les témoignages , que sur 60 sollicitations notées , 38 ont fait l’objet de corruption , tandis qu’au niveau de la DGTTM , sur 118 sollicitations de services , ce sont 62 cas , dont 42 à Ouagadougou , qui ont fait l’objet de corruption. Le rapport mentionne aussi que la plupart des cas de corruption à la DGTTM ont été enregistrés au niveau de l’administration des examens pour l’obtention des permis de conduire.
Comparativement au rapport de 2016 , des services comme la Douane , la DGTTM, la police nationale et les impôts ont connu une dégradation dans leur classement . La douane est passée de la 3èm place à la 2èm place , la DGTTM de la 8èm à la 3èm , la police nationale de la 9èm à la 7èm place et les impôts de la 7èm à la 6èm place .
Des mesures dissuasives en matière de lutte anti-corruption.
Pour le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC), l’analyse montre qu’il n’y a pas eu d’actions d’envergure de la part de l’Exécutif , en 2017 en matière de lutte anti-corruption. A cet effet le REN-LAC note une avancée notamment la loi portant création ,organisation et fonctionnement des pôles judiciaires spécialisées dans la répression des infractions économiques et financières et de la criminalité organisée . Pour le (REN-LAC), même si cette loi constitue une avancée en matière de répression de la corruption , les conditions de nomination des magistrats ,l’organisation et le fonctionnement de ces pôles laissent encore sceptiques sur les résultats escomptés . Cependant le rapport note que la loi portant allègement des procédures de contractualisation en Partenariat Public Privé (PPP) ont été identifiées comme des actions qui tendent à compromettent la lutte contre la corruption et même de favoriser le phénomène .selon Claude Wetta secrétaire exécutif du REN-LAC , « Au-delà de toutes ces initiatives salutaires , on constate que les acteurs étatiques n’arrivent pas à traduire leurs discours en actes concrets en vue de mettre fin à l’impunité des crimes économiques » . Il a appelé à un renforcement des actions de la société civile et une veille citoyenne pour plus de transparence et de la gouvernance .
Suggestions et recommandations
le rapport a suggéré aux acteurs étatiques de poursuivre le renforcement de l’arsenal juridique de prévention et de répression de la corruption à travers l’adoption des décrets d’application de la loi sur le droit d’accès à l’information publique et aux documents d’administratifs . IL a été recommandé aux acteurs non étatiques d’intensifier les sensibilisation à l’endroit de la population et aussi de poursuivre les actions d’interpellations et de mobilisation en vue d’influencer l’action des pouvoirs publics ,notamment en matière de lutte contre l’impunité et des crimes économiques .
Fiakofi Kossi (Stagiaire)