La colère couve à Bamako malgré les appels au calme de l’imam Dicko
Le bras de fer entre le pouvoir malien et les partisans de la coalition d’opposition continuait dans les rues de Bamako, dimanche 12 juillet, malgré les appels au calme lancés dans l’après-midi par l’imam Mahmoud Dicko. Ce dernier, figure centrale de la coalition d’opposition dite du 5-juin, avait appelé ses partisans à ne « pas tomber dans le piège de la violence » après deux jours de troubles sanglantes.
RD Congo : au Nord Kivu, la reconstruction tant bien que mal des femmes victimes de violences sexuelles
Il a cette fois enquêté sur la condition des femmes victimes de violences sexuelles, lesquelles sont souvent taboues et prennent pour beaucoup racines dans les conflits qui minent la région :
Le sujet des violences sexuelles est souvent quelque chose qu’on essaie de cacher : on ne veut pas en parler. Les victimes sont méprisées par les familles, qui en ont honte. Mais cela fait partie de l’actualité de notre territoire : il y a des conflits, et certains hommes profitent de la guerre et l’insécurité pour agresser des femmes en se disant qu’ils ne seront pas poursuivis dans ce climat d’impunité et de désorganisation des services de justice.
Je me suis rendu d’abord au centre de protection des indigents et malades mentaux (CEPIMA) d’Oicha, un établissement privé, qui prend en charge notamment des traumatisés de guerre. Le CEPIMA s’occupe aussi de femmes qui ont été violées au travers de consultations pour s’assurer qu’elles ne sont pas atteintes de maladies sexuellement transmissibles et d’ateliers thérapeutiques, parfois sous forme de pièce de théâtre. J’y ai rencontré une femme âgée de 20 ans, qui a été violée dans son village au nord d’Oicha par un gang et qui est suivie dans le centre avec sa petite fille née de ce viol.
L’ONU relance l’aide transfrontalière en Syrie, aux conditions dictées par Moscou
Le Conseil de sécurité de l’ONU a réactivé, samedi 11 juillet, l’aide humanitaire transfrontalière en Syrie, mais avec une nouvelle forte réduction imposée par la Russie, sur fond de vives tensions avec les Occidentaux.
Au terme de sept scrutins en une semaine, il a adopté une résolution germano-belge permettant de continuer à utiliser à la frontière turque pendant un an le point de passage de Bab al-Hawa qui dessert la région insurgée d’Idleb, mais en supprimant celui de Bab al-Salam qui menait à 1,3 million de Syriens au nord d’Alep.
Douze pays ont voté en sa faveur, trois se sont abstenus : la Russie, la Chine et la République dominicaine qui a expliqué sa déception « qu’une fois encore le Conseil de sécurité [ait] été incapable de répondre collectivement et de manière constructive à l’une des plus grandes tragédies humanitaires actuelles ».
En vigueur depuis 2014, l’autorisation transfrontalière de l’ONU permet d’acheminer de l’aide à la population syrienne sans l’aval de Damas. Faute d’accord au Conseil, après deux doubles veto russo-chinois en trois jours (le 16e pour Moscou et 10e pour Pékin depuis 2011), elle avait expiré vendredi.
Nicolas Bazié