[responsivevoice_button voice= »French Female » buttontext= »Ecouter l’article »]
Au Togo, Bolloré Africa Logistics (anciennement SDV), la filiale logistique du groupe, est présente depuis 2001. Elle y gère notamment le terminal conventionnel (RoRo & marchandises en vrac) du Port autonome de Lomé (PAL). En 2009, à la veille de la campagne qui allait aboutir à la réélection du président Faure Gnassingbé, elle obtenait, en sus, la gestion pour 35 ans ans du terminal à conteneurs (Togo Terminal).
Une concession attribuée au détriment de Progosa, un groupe franco-espagnol, basé à Séville, dont le président et fondateur est Jacques Dupuydauby. Si ce dernier est un ancien associé de Vincent Bolloré, entre les deux hommes, à cette époque, le contentieux est déjà lourd.
D’après les premiers éléments de l’enquête, Vincent Bolloré et deux de ses collaborateurs mis en examen en même temps que lui – Jean-Philippe Dorent, directeur du pôle international de l’agence Havas, et Gilles Alix, DG du Groupe Bolloré – sont soupçonnés d’avoir sous-facturé les services de l’agence de communication Havas Worldwide (feu Euro RSCG), filiale à 60 % du groupe Bolloré, auprès du président Faure Gnassingbé. En échange, ce dernier leur aurait accordé la concession du terminal à conteneurs, géré jusqu’alors par Progosa.
Dès l’annonce du placement en garde à vue de Vincent Bolloré, l’entreprise contestait, dans un communiqué, l’hypothèse des magistrats parisiens : « La partie transport du Groupe Bolloré a investi en Afrique bien longtemps avant la prise de contrôle d’Havas pour des concessions portuaires dont le succès dépend d’investissements colossaux et nécessite une expertise de haut niveau. »
Concernant le volet togolais de l’enquête, le groupe ajoutait que « les concessions obtenues au Togo l’ont été en 2001, bien avant l’entrée du groupe dans Havas ».
Un demi-frère du président chez Havas Togo
Mais selon des documents dont la teneur a été révélée le 27 avril par le quotidien français Le Monde, les enquêteurs français sont intrigués par la « sous-facturation des prestations » de la campagne électorale du président togolais. Estimées à 800 000 euros, celles-ci auraient pourtant été facturées seulement 100 000 euros, sur « instructions données par Vincent Bolloré et Gilles Alix ».
Le 24 mai 2010, deux mois après la victoire aux élections présidentielles de Faure Gnassingbé (avec 60,92 % des voix), un avenant au contrat de concession portuaire a été signé, « portant entre autres sur la construction d’un troisième quai » par Africa Bolloré Logistics.