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D’entrée de jeu, les avocats de défense ont demandé le report de l’audience à octobre pour avoir le temps de prendre connaissance du dossier. « Le dossier est si volumineux qu’il nous faut prendre le temps pour prendre connaissance de celui-ci» argumente Maitre Yanogo. Les avocats de défense ont proposé que l’audience soit fixée à une date ultérieure aux vacances judiciaires, c’est-à-dire en octobre prochain. Si « par principe », les avocats de la partie civile ont estimé ne pas voir d’inconvénient dans le report, ils ont demandé aux membres du tribunal de prendre toutes les mesures afin que tous les mis en cause comparaissent à la date de la tenue de l’audience. Une demande que Maitre Yanogo qualifie d’immixtion dans les prérogatives des membres du tribunal, d’autant que selon lui, « en matière pénale, l’avocat peut représenter son client ».
De son côté, le ministère public avait requis que l’audience soit fixée au 14 août mais les avocats de la défense ont tôt fait de dénoncer le caractère inadéquat de cette date qui « non seulement bafoue les droits de la défense mais aussi coïncide avec les vacances judiciaires ». « Il s’agit d’un procès ordinaire, il ne peut pas y avoir de session extraordinaire pour le tenir » explique Maitre Kopiho Moumouni qui dénonce une velléité du parquet à bafouer les règles d’un procès équitable dans le but de plaire aux activistes sur les réseaux sociaux. Après avoir écouté les développements des différentes parties et dans le principe de respecter les droits à un procès équitable et donc de la défense, le président du tribunal a renvoyé la tenue du procès pour la première audience du mois d’octobre.
A la sortie d’audience, les avocats de la défense ont confié qu’ils sont sereins quant à l’issue du procès. « Avec quelque 2500 emplois, Essakane est le premier employeur privé du pays. En 2018, sa société a reversé près de 45 milliards au trésor public » rappelle Maitre Kopiho qui estime au vu de tout cela, la société n’a pas intérêt à frauder une quantité de charbon inférieure à 100 kilogrammes. « Ce n’est pas la première fois que Essakane fait sortir du charbon, si fraude il y a, les coupables sont à chercher ailleurs » conclut Maitre Kopiho.
Soumana LOURA