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Mise en examen dans l’affaire des assistants européens du FN, Marine Le Pen pourrait être accablée par des mails aux mains des enquêteurs et diffusés par L’Obs. Son degré d’implication dans ce système soupçonné d’être frauduleux est l’un des enjeux du dossier.
Marine Le Pen a-t-elle encouragé ou du moins été informée d’un système frauduleux au sein de son parti visant à faire rémunérer des assistants sur les fonds européens? C’est à cette question que doit répondre la justice française, qui devra se prononcer sur la réalité du travail effectué par ces permanents au Parlement de Strasbourg – et non pas seulement à Paris. Mais L’Obs a révélé sur son site mardi soir de nouveaux éléments qui pourraient charger la présidente du Rassemblement national (ex-FN). Dans ce dossier, la députée a été mise en examen il y a un an pour « abus de confiance » – en tant que députée européenne – et « complicité d’abus de confiance », en sa qualité de présidente de parti.
L’expert-comptable devait voir « d’urgence avec Marine le problème des salaires »
Selon L’Obs, les enquêteurs ont ainsi en leur possession des mails qui semblent montrer que Marine Le Pen était bien tenue au courant des jeux financiers de son parti. Ces mails ont été saisis lors des perquisitions menées par la justice, en 2015 et 2016. Certains médias, dont Le Monde en mars 2017, en avaient déjà révélé. Ici, il s’agit notamment de messages envoyés par un comptable belge, Charles Van Houtte, collaborant avec l’expert-comptable du FN, Nicolas Crochet.
En 2012, Van Houtte indique ainsi au trésorier Wallerand de Saint-Just, tableau chiffré à l’appui, que « Marine demande [qu’il] informe les salariés » en évoquant un système de « vases communicants pour ne pas dépasser le budget de 21.209 euros de dotation ».
En 2013, il avertit cette fois Nicolas Crochet pour qu’il voit « d’urgence avec Marine le problème des salaires » : « Il y a trop de monde sur son contrat […]. Il me semble qu’il faudrait que certains retournent sur les salaires du Front et, ce, si possible dès le mois d’octobre. »
En 2013, il avertit cette fois Nicolas Crochet pour qu’il voit « d’urgence avec Marine le problème des salaires » : « Il y a trop de monde sur son contrat […]. Il me semble qu’il faudrait que certains retournent sur les salaires du Front et, ce, si possible dès le mois d’octobre. »
Enfin, en 2014, un autre mail adressé cette fois par Wallerand de Saint-Just à Marine Le Pen lui fait part des « dépenses qui ont tendance à déraper ». « Dans les années à venir et dans tous les cas de figure, nous ne nous en sortirons que si nous faisons des économies importantes grâce au Parlement européen et si nous obtenons des reversements supplémentaires », explique l’élu-trésorier.
« Tous ces éléments renforcent le soupçon selon lequel Marine Le Pen était parfaitement informée de l’utilisation des fonds européens », ajoute L’Obs, qui évoque par ailleurs la « situation ubuesque » du chauffeur de Marine Le Pen : victime d’un accident de travail en 2010, il a été pris en charge par la Sécurité sociale tandis que le Parlement européen, pas au courant, continuait à lui verser son salaire d’environ 5.000 euros par mois. Salaires qui auraient ensuite été imputés par le FN au garde du corps de Marine Le Pen, Thierry Léger, qui a lui aussi été assistant européen.
Ses requêtes en annulation rejetées
Dans ce dossier, le FN et Marine Le Pen évoquent depuis longtemps un acharnement judiciaire. Et si le parti parle « d’erreurs » possibles en raison de la réglementation jugée complexe du Parlement européen, il pointe l’absence de preuves qui montreraient un tel système frauduleux.
Les requêtes en annulation déposées dans cette affaire par Marine Le Pen ont été rejetées début juin, rapporte également L’Obs, l’avocat de la frontiste prévoyant déjà un pourvoi. Cette décision s’ajoute à un autre revers subi la semaine dernière : la justice européenne a confirmé que la dirigeante devait rembourser au Parlement européen 300.000 euros pour l’emploi de sa chef de cabinet. Sur cette somme, 60.000 euros ont déjà pu être ponctionnés sur les salaires de Marine Le Pen lorsqu’elle était encore élue européenne, jusqu’en juin 2017. Le Tribunal de l’UE a souligné que la dirigeante d’extrême droite n’avait pas été « en mesure de démontrer que son assistante assurait des tâches effectives pour elle ».
Les requêtes en annulation déposées dans cette affaire par Marine Le Pen ont été rejetées début juin, rapporte également L’Obs, l’avocat de la frontiste prévoyant déjà un pourvoi. Cette décision s’ajoute à un autre revers subi la semaine dernière : la justice européenne a confirmé que la dirigeante devait rembourser au Parlement européen 300.000 euros pour l’emploi de sa chef de cabinet. Sur cette somme, 60.000 euros ont déjà pu être ponctionnés sur les salaires de Marine Le Pen lorsqu’elle était encore élue européenne, jusqu’en juin 2017. Le Tribunal de l’UE a souligné que la dirigeante d’extrême droite n’avait pas été « en mesure de démontrer que son assistante assurait des tâches effectives pour elle ».