Afrique de l’Ouest : le Mali toujours dans l’œil du cyclone

L’opposition malienne et la société civile ont rejeté la stratégie de sortie de crise de la CEDEAO. La rue gronde toujours pour demander le départ du président Keita.

Au Mali, les efforts de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’ont pas trouvé un écho favorable face aux manifestants qui exigent toujours le départ du président Boubacar Keita. La mission de la CEDEAO avait pour objectif de désamorcer la crise post-électorale au Mali, notamment entre le président Ibrahim Boubaker Keïta et ses détracteurs du M5-RFP, dirigé par l’imam Mahmoud Dicko.

Pour ce faire, « la mission a recommandé de former un gouvernement d’union nationale, où la coalition au pouvoir ne sera représentée qu’à hauteur de 50%. 30% de la nouvelle équipe doit être issue de l’opposition et 20% de la société civile. Aussi, la CEDEAO a rejeté les revendications de démission du Président et la dissolution du parlement, considérant que le problème ne concerne pas tous les députés de l’Assemblée nationale au nombre de 147. La CEDEAO  a recommandé de reconstituer la Cour constitutionnelle qui compte 9 membres, afin de réexaminer le contentieux électoral qui concerne 31 députés. 3 nouveaux membres de la Cour seront nommés par le président Keita, 3 autres seront désignés par le Conseil supérieur de la Magistratures. Avec 6 membres, la nouvelle cour liquidera le contentieux électoral des législatives tenues en mars et avril derniers, selon la CEDEAO. Une fois cette mission accomplie, la nouvelle Assemblée nationale désignera les 3 membres restants de la nouvelle Cour constitutionnelle », peut ont lire dans le communiqué final de cette mission

Selon certains analystes politiques malien, les présidents ouest-africains n’ont fait aucune mention du mécontentement du peuple face à la détérioration de la sécurité ou à la mauvaise gouvernance. Pour eux, ils ont concentré leurs discussions sur le conflit électoral, donnant l’impression que tout le mouvement a été habilement orchestré pour sauver le président Keita d’une situation difficile. Dans le même temps, poursuivent-ils, ces présidents compromettent la constitution du Mali en appelant à la démission des 36 parlementaires dont les sièges sont disputés.

« Les mesures proposées par les dirigeants de la CEDEAO ont été délibérément choisies pour éviter d’éventuelles troubles dans d’autres parties de l’Afrique de l’Ouest » s’interrogent les analystes ?

La CEDEAO gagnerait à trouver une sortie définitive de crise au Mali pour éviter que des cas similaires ne se produisent dans les pays voisins quand on sait que les candidatures pour un troisième mandat font gorge chaude dans certains pays.

Aubin OUÉDRAOGO

Mireille Bailly

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