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L’ancien président sud-africain Jacob Zuma a rendez-vous dès la semaine prochaine devant la justice pour y répondre d’accusations de corruption dans une ancienne affaire de vente d’armes, moins de deux mois seulement après sa démission.
M. Zuma doit comparaître le 6 avril devant la Haute cour de Durban, dans la province du KwaZulu Natal (nord-est), a confirmé lundi un porte-parole de l’unité de la police chargée de l’enquête. “Nous pouvons confirmer que les convocations ont été envoyées à l’ancien président (…) une audience est prévue le 6 avril”, a déclaré à l’AFP Hangwani Mulaudzi.
M. Zuma a été renvoyé le 16 mars dernier devant la justice pour fraude, corruption, et blanchiment d’argent. Il est accusé d’avoir touché des pots-de-vin du groupe français d‘électronique Thales, en marge d’un contrat d’armement géant d’un montant de près de 4 milliards d’euros conclu en 1999.
‘’Nous pouvons confirmer que les convocations ont été envoyées à l’ancien président. Une audience est prévue le 6 avril’’
Thales, qui a remporté une partie de ce contrat pour l‘équipement de navires militaires, est également poursuivi dans cette affaire. Sollicitée par l’AFP, l’entreprise n’a souhaité faire “aucun commentaire sur une affaire en cours”. Le groupe a ajouté qu’il était prêt à “continuer à travailler” avec les autorités locales.
M. Zuma, qui risque de lourdes peines de prison, a toujours catégoriquement nié les accusations portées contre lui. Selon M. Mulaudzi, la première audience devant le tribunal de Durban devrait être exclusivement consacrée à “la mise en accusation formelle” des personnes poursuivies. “C’est une première comparution, donc l’ancien président se doit d‘être présent”, a-t-il ajouté.
Saga judiciaire
Ce dossier à multiples rebondissements agite la vie politique sud-africaine depuis la signature du contrat. Mis en cause une première fois en 2005, Jacob Zuma, alors vice-président du pays, a été immédiatement limogé par le président de l‘époque Thabo Mbeki. Son inculpation a été annulée l’année suivante pour vice de forme.
Mais les poursuites contre lui sont relancées en décembre 2007, après son élection à la tête de l’ANC à la place de Thabo Mbeki.
Nouveau coup de théâtre en 2009, le parquet renonce encore une fois aux accusations contre M. Zuma, quelques semaines avant son élection à la présidence du pays.
Il faudra alors attendre octobre 2017 pour qu’un tribunal ne réactive la procédure contre le président, sur requête du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA).
Il y a dix jours, le procureur général du pays, Shaun Abrahams, a finalement annoncé que l’ancien chef de l’Etat serait bel et bien renvoyé devant un tribunal. “Après examen de l’affaire, il y a des chances raisonnables de poursuivre avec succès M. Zuma”, avait-il déclaré lors d’une conférence de presse, “un procès me semble la voie la plus adéquate pour régler cette affaire”.
Mis en cause depuis des mois dans une longue liste de scandales, Jacob Zuma, 75 ans, a démissionné le mois dernier de son mandat de président sous la pression de son parti, le Congrès national africain (ANC, au pouvoir).
Elu en décembre dernier à la tête de l’ANC, Cyril Ramaphosa, un ancien syndicaliste et homme d’affaires à succès proche de feu Nelson Mandela, lui a succédé à la tête du pays en faisant de la lutte contre la corruption une de ses priorités.
Au pouvoir depuis 2009, M. Zuma, 75 ans, est mis en cause dans de nombreux scandales de corruption qui ont terni son mandat.
AFP