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Année 2018 : le bilan social mouvementé

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L’agenda social au cours de l’année qui s’est écoulée fut bien chargé. Du bras de fer entre les travailleurs du ministère de l’Economie, des finances et du développement (MINEFID) à la crise dans le monde l’éducation, l’on a parfois frôlé l’irréparable.

L’avalanche des troubles sociaux qui s’est déclenchée depuis quelque trois (03) ans ne s’est pas estompée en 2018. Loin de là. Même si dans son discours à la nation du 31 décembre 2017, le président du Faso avait promis une conférence en vue d’en finir avec le traitement « au cas par cas ». L’année qui s’est écoulée a même failli être celle au cours de laquelle le pays aura connu, et ce depuis une vingtaine d’années, une situation inédite et pleine de conséquences fâcheuses notamment dans le domaine de l’éducation où la perspective d’une année blanche aura plané dans bien des esprits. Ce n’en fut heureusement pas le cas grâce à de multiples médiations dont celles des autorités coutumières et religieuses. Le 28 janvier 2018, les quinze syndicats membres de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) signaient un protocole d’accord qui a permis la suspension de la crise alors en vigueur depuis octobre 2017. D’autres syndicats ont bien été à la manœuvre tout au long de l’année. On peut citer ceux de la santé qui ont finalement obtenu la mise en œuvre de la fonction publique hospitalière et ceux de l’agriculture.

Recrutement de retraités
La crise au sein du ministère des finances aura été celle qui, à sa manière, a marqué les esprits avec de multiples débrayages dans un secteur particulièrement. Avant que les syndicats du ministère de l’économie réunis au sein de la CS- MEF ne trouve un terrain d’entente, le gouvernement avait dû, à la mi-juin, décidé de recruter des retraités ou des volontaires pour pallier les absences répétées des agents qui estimaient que pour être un acquis, le maintien des fonds communs n’était nullement dans leurs revendications. Qu’à cela ne tienne, les fonds communs ont tout de même été considérablement revus à la baisse. Passant de 50 milliards à moins de neuf(09) milliards, ils seront déterminés à 25% de la masse salariale.

Résorber les iniquités au sein des agents publics
Ces différentes mots d’ordre de grève qui se muent en de véritables crises ont un péché originel : les iniquités souvent flagrantes entre les agents publics selon qu’ils exercent dans tel ou tel secteur. Du 12 au 14 juin, le gouvernement et un certain nombre de forces vives- d’autres ont l’ont boycotté- ont procédé à des réajustements dans le traitement des agents. Désormais, les critères qui seront pris en compte seront entre autres le niveau du diplôme, l’ancienneté, etc. A l’issue de cette conférence, il a été décidé de la revue à la hausse des émoluments au profit de 80% des agents et du maintien du statu quo pour le cinquième restant. L’une des idées de la conférence étant de rationaliser la masse salariale, les conférenciers ont convenu de la suppression quelques institutions considérées budgétivores, les « hauts conseils » comme on les appelle. Il s’agit notamment du Haut conseil pour l’unité et la réconciliation nationale (HCRUN), le représentant du Président du Faso, le Médiateur du Faso. Quant aux ministres et autres directeurs généraux, ils ne percevront plus de salaires au-delà de trois (03) mois après leur prise de fonction. De son côté, le gouvernement a pris des mesures pour encadrer le droit de grève.

Œil pour œil…
Les attaques terroristes n’auront pas cessé d’endeuiller des familles au Burkina au cours de l’année avec leurs cortèges de victimes. Aux morts occasionnés aussi bien parmi les forces de défense et de sécurité (FDS) et des civils, l’on déplore aussi des centaines d’écoles et autres institutions étatiques fermées dans le Sahel, l’Est, le Nord si bien que le gouvernement a décrété l’état d’urgence dans ces zones. Mais auparavant, l’Etat burkinabé avait revu à la hausse ses budgets de défense (+23%) et de la sécurité (+ 38%). Bien décidé à combattre les hordes terroristes, des frappes ont été menées dans l’Est. Opération qui a permis de neutraliser des centaines de bandits armés mais qui n’a pas entamé leurs ambitions macabres en témoignent l’attaque de Toéni.

Soumana LOURA

Mireille Bailly

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