Annulation du championnat national 2019-2020 : certains acteurs se prononcent

La Fédération burkinabè de football (FBF) face à la pandémie a pris la décision d’annuler le championnat national de 2019-2020. Cette annulation est diversement appréciée par les acteurs du monde sportif.

Issouf Ouédraogo alias lato, coach de Léopard saint Camille. « En plus d’être entraîneur, je suis aussi supporter de football. Et si j’exprime sous ces casquettes, je puis dire d’un côté l’annulation n’était pas la bienvenue. Car il nous restait que six journées et beaucoup d’équipes se sont battues durant l’année mais voir ces efforts réduire à néant n’est pas du tout facile. Je prends par exemple salitas qui était premier. De l’autre comme il s’agit d’une pandémie et qu’il faut préserver la santé des acteurs, elle est une bonne chose.

Sur la question d’augmenter le nombre des équipes à 18 pour l’année prochaine est à saluer car cela fait un effort de compétition de plus pour les joueurs. Mais il y a un problème qui se pose. On se demande si la fédération pourra tenir avec les 18 équipes puisque notre championnat a toujours eu ces soucis de moyens. Alors je demande au ministère des sports, à la fédération, à nos dirigeants de trouver les moyens pour qu’on ne regrette pas cette avancée.

Mon équipe a été promue en D1 et c’est un sentiment de joie qui m’anime. Vous vous rappelez que j’étais entraîneur à FABAO quand l’équipe a été reléguée en D3 il y a trois ans de cela et aujourd’hui je fais monter une équipe dans laquelle j’ai joué en D1, je ne peux qu’être heureux. Je dirais que nous partons à l’école et nous allons beaucoup apprendre en D1.
Aujourd’hui c’est malheureux de voir le championnat s’arrêter mais à l’impossible nul n’est tenu. J’invite donc les joueurs et les entraîneurs de se préparer pour la saison à venir ».

Adama Tientoré, président de Léopard saint Camille:  » La décision a été prise dans la précipitation sinon on pouvait trouver d’autres alternatives. Mais tout compte fait on ne peut qu’accepter la décision prise. Ce qui ne m’a pas plut dans ça, est que tout les acteurs n’ont pas été représentés. On a demandé un représentant des clubs, nous avons trois catégories de championnat, je me disais qu’on pouvait appeler un représentant dans chaque catégorie et chacun va défendre ces intérêts. Rahim OUÉDRAOGO est de la première division et on a dit qu’il a discuté avec les autres mais moi je n’ai pas été contacté. Nous même on ne sait pas s’il est président ou manager de Rahimo FC.
Dans l’ensemble la décision est appréciable mais je pense que l’on pouvait terminer le championnat. Il était possible de faire un championnat rapproché en un coup-ko pour achever le championnat. Il ne restait plus que la D1.
L’autre fait c’est l’augmentation des clubs en D1. Cela sera un coup dur pour les joueurs et les clubs. Par conséquent il sera difficile sur le plan financier et physique pour les joueurs et les clubs ».

Beco Adama, avant-centre de l’ASEC-K:   « Je pense que la décision est simple et est à saluer vu que c’est une question de santé. Certes nous pouvions prendre le risque d’achever le championnat mais s’il y advenait que des joueurs se contaminent, la situation pourrait s’aggraver. Voilà pourquoi je dits que la décision est noble.
L’augmentation des clubs en D1, sera compliquée si les conditions ne sont pas réunies. A cet effet, elle permettra aux joueurs d’être compétitifs pour les championnats d’Europe. J’invite donc mes coéquipiers à ne pas se décourager et se remettre au travail pour préparer la nouvelle saison ».

Moussa Sanogo dit Falcao, entraîneur de football : « Je pense que dans la mesure du possible, c’était bien de terminer le championnat mais vu les arguments avancés par le comité d’urgence, l’annulation était la meilleure option parce que l’arrêt allait donner un classement qui n’allait pas être objectif. Au niveau de la relégation, les points étaient tellement serrés que tout pouvait arriver. Je ne ferais pas la même comparaison avec la France comme certains cars nous ne sommes pas dans la même situation. La D2 était finie et l’autorité a trouvé le juste milieu même s’il y a des mécontents.
Maintenant mon inquiétude se trouve au niveau de la gestion des 18 clubs en D1. Ce n’est pas ce qu’ils ont prévu pour la relégation de la saison prochaine. Ils veulent nous faire croire qu’ils sont prêts financièrement, nous leurs accorderons le bénéfice de doute mais la relégation va beaucoup poser problème.

Sur ce point, je propose deux alternatives. La première c’est de jouer à 18 pendant trois ans et les gens sont prévenus qu’il y aura une relégation de quatre clubs. La seconde option c’est de jouer des barrages. On jouera à 18, les deux derniers vont descendre et les 15 clubs vont jouer des barrages avec les deux équipes montantes de la D2, et là on revient à 16. Je pense qu’on ne pourra pas gérer les 18 équipes parce qu’il y aura un problème financier qui va se poser ».
Propos recueillis par Aubin OUÉDRAOGO