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Cela fait vingt (20) ans que le journaliste d’investigation Norbert Zongo et ses compagnons ont été assassinés à Sapouy. Le 13 décembre le collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la coordination provinciale de la coalition de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC)-section Boulkiemdé ont organisé une marche meeting pour réclamer justice pour Norbert Zongo et ses compagnons.
A Koudougou, ville natale du journaliste Norbert Zongo, la mobilisation a drainé du monde. Elèves, étudiants, membres d’organisations de la société civile, cadres de l’administration, commerçants, tous ont pris d’assaut la cour du Théâtre Populaire de Koudougou suite à l’appel de la Coordination provinciale du collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) ainsi que de la coordination provinciale de la coalition de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) section Boulkiemdé. Ces deux (2) organisations disent être sorties pour réclamer vérité et justice pour Norbert Zongo et ses compagnons. Ils étaient près d’un millier à prendre d’assaut les artères de la ville de Koudougou, chants à l’appui tout en brandissant des photos de Norbert Zongo et des pancartes sur lesquels on pouvait lire entre autres ‘’ 20 ans d’impunité trop c’est trop’’, ‘’ Vérité et justice pour Norbert Zongo et ses compagnons’’, ‘’Qui est le cerveau du crime de Sapouy ?’’, ‘’Vérité sur les crimes économiques et de sang’’. La marche a également été ponctuée par la remise d’un message conjoint des deux organisations à Amidou Soré, haut-commissaire de la province du Boulkiemdé, qui après réception a promis de la transmettre à qui de droit.
Des actes sont posés juste pour désamorcer la pression populaire
Dans cette déclaration, les deux organisations ont affirmé que l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014 avait fait naitre en elles, l’espoir que la lumière serait faite sur ces douloureux événements. « Mais hélas !» regrettent-elles. Pour ces deux OSC, le pouvoir en place conscient de la forte attente du peuple s’est juste contenté de poser quelques actes pour désamorcer la pression populaire et gagner du temps. Il s’agit de l’inculpation et du mandat de dépôt lancé contre François Compaoré ainsi que les annonces de son extradition faites par la justice française. « Mais il ne faut pas se faire d’illusions, car ce ne sera pas de sitôt » déplorent la CODMPP et la CCVC dans leur déclaration conjointe.
Les deux organisations tout en saluant les baptêmes de rues et d’universités au nom d’un combattant de la liberté comme Norbert Zongo, ont analysé cela comme étant des tentatives du pouvoir MPP de désamorcer la crise née du drame de Sapouy. Du reste, elles ont clamé que la famille Zongo et le peuple Burkinabè attendent toujours la manifestation de la vérité et de la justice. ‘’Depuis la mort de Norbert Zongo, nous avons allumé une lampe qui est toujours là, et elle restera toujours allumé tant que la lumière ne sera pas faite sur l’assassinat de Sapouy’’ a lancé Kisito Dakio, coordonnateur provinciale du collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) du Boulkiemdé.
Aziz KABORE (Correspondant)