Le dimanche 13 décembre 2020, marque le 22e anniversaire de l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo et de ses compagnons. A cette occasion, l’association des journalistes du Burkina (AJB), et d’autres structures de la société civile, ont organisé une cérémonie de dépôt de gerbes de fleurs sur leurs tombes au cimetière municipal de Gounghin. L’objectif est de maintenir la lutte jusqu’à ce que lumière soit faite sur le crime.
13 décembre 1998/ 13 décembre 2020, cela fait 22 ans que Norbert Zongo et ses compagnons ont été assassinés sur la route de Sapouy. Cependant, 22 ans après, les assassins et les commanditaires échappent toujours à la justice. Dans le cadre de la commémoration de cette année, un vibrant hommage leur a été rendu encore. En effet, dès 7 heures du matin, l’AJB et ses structures sœurs ont fait le déplacement au cimetière municipal de Gounghin pour un recueillement à travers un dépôt de gerbes de fleurs.
Pour Guézouma Sanogo, président de l’association des journalistes du Burkina, seule la lutte permettra de parvenir à la justice. « Aujourd’hui, cela fait 22 ans, jour pour jour. 22 longues années que les assassins, exécutants et commanditaires manœuvrent pour échapper à la justice. Mais le peuple est resté déterminé. Après 22 ans de mobilisation et de lutte, le peuple du pays réel est encore débout et renouvelle son engagement à poursuivre le combat afin que vérité et justice soient rendues », a laissé entendre le président de l’AJB.
Selon maître Bénéwendé Sankara, l’un des avocats en charge du dossier, si jusque-là la lumière traine encore à venir, c’est parce que le dossier n’a pas connu une véritable instruction durant toutes les 22 années. Il précise que c’est grâce à l’insurrection populaire de 2014, que les lignes ont commencé à bouger à partir de 2015, avec des noms et des visages maintenant connus. A cet effet, en mars 2020, la justice française a émis avis favorable à l’extradition de François Compaoré, qui serait l’un des cerveaux du crime. Il estime donc qu’il y a eu des avancées significatives à ce niveau, même si les avocats du mis en cause ont attaqué la décision devant le conseil d’Etat français, qui d’ailleurs devra se prononcer le 18 décembre prochain.
MICHEL CABORE