Au Burkina Faso plusieurs associations œuvrent dans la formation des enfants. D’une association à une autre, les objectifs divergent. A l’association Sini labé, préparer l’avenir des enfants issus de couches défavorisées est la principale mission. Dans cette interview, Zacharia Jean Yves Traoré président de l’association Sini labé aborde les domaines d’interventions de sa structure.
FasoPiC : Présentez-nous votre association ?
FasoPiC : Combien de membres compte votre association et quelles sont les conditions d’adhésion ?
Zacharia Jean Yves Traoré : l’association Sini Labé compte actuellement vingt-quatre membres. Toute personne désireuse peut être membre. Il suffit d’adresser une demande d’adhésion au président de l’association. Ensuite, vous payé les cotisations mensuelles qui s’élèvent à 1000f et 500f pour les frais d’adhésion.
FasoPiC : que signifie Sini-Labé et pourquoi cette appellation ?
Zacharia Jean Yves Traoré : Sini labé est en langue Dioula qui signifie sécuriser le futur, préparer l’avenir. Par rapport à notre domaine, nous intervenons auprès des enfants démunis. Et quand on est avec les enfants il faut s’occuper d’eux, préparer leur avenir. Je dirais que l’appellation Sini labé vient de là car notre crédo est de nous occuper des enfants démunis.
FasoPiC : vous intervenez dans la formation en coupe couture stylisme-modélisme-coiffure. Quelle est la particularité de votre association avec les autres associations qui œuvrent dans la même dynamique ?
Zacharia Jean Yves Traoré : la particularité de notre association est que les apprenants ont une formation qui dure trois ans. Au bout de la formation, l’association les présente à un examen pour l’obtention d’un diplôme notamment le certificat de qualification professionnel (CQP). Lorsque l’apprenant obtient ce diplôme nous le suivons jusqu’à son installation. Aussi pour lui permettre de mieux s’installer nous essayons de l’accompagner autant que possible en lui donnant un kit d’installation composé d’une machine à coudre et du matériel de coupe couture.
FasoPiC : Combien de personnes avez-vous formé au sein de votre association depuis la création ?
Zacharia Jean Yves Traoré : avant de répondre à votre question je tiens à souligner que c’est en 2018 que l’association a obtenu l’agrément d’ouverture du centre de formation. Le centre est à sa troisième année d’existence et la première promotion qui va sortir en cette année 2021. Et en terme d’effectif, nous avons environ une cinquantaine d’apprenants.
FasoPiC : en dehors des domaines susmentionnés, avez-vous d’autres domaines d’interventions ?
Zacharia Jean Yves Traoré : A la création de l’association nous avons identifié un certain nombre de domaines dans lesquels l’association compte évoluer. C’est surtout l’éducation, la santé, la formation professionnelle, l’agriculture et l’élevage. Dans le domaine de l’éducation, l’association a eu à construire six salles de classes toutes équipées dans le village de Zamnongho dans la commune rurale de Komsilga grâce à l’accompagnement d’un partenaire en 2015. Dans le domaine de la santé, nous menons des activités de sensibilisation auprès des populations déplacées de Pazanni. Dans le domaine de l’agriculture, depuis 2020 nous accompagnons trente-trois femmes dans le domaine du maraîchage. Cet accompagnement entre dans le cadre d’un projet qui vise à soutenir les activités génératrices de revenus (AGR) dans le village de Dawongomdé toujours dans la commune rurale de Komsilga. Cette année dans le domaine de l’élevage nous avons démarré une activité au profit de vingt femmes dans le village de Gueswomdé dans la commune rurale de Tanghin Dassouri.
FasoPiC : 2020 a été une année marquée par la pandémie du Covid-19. Cela n’a-t-elle pas affecté vos activités ?
Zacharia Jean Yves Traoré : la pandémie de la covid-19 a beaucoup impacté nos activités. Parlant de la formation au niveau du centre nous n’avons pas pu terminer le programme avec nos apprenants. Aussi, nous n’avons pas pu réaliser certaines activités qui étaient programmées : il s’agit de la sensibilisation dans les établissements sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes et des adolescents ; la mission d’évaluation du projet de construction de l’école de Zamnongho par les partenaires japonais n’a pas pu effectuer le déplacement au pays pour raison sanitaire. Aussi, l’association Sini Labé devait recevoir de la France un volontaire de solidarité internationale pour une mission d’un an. Avec le covid 19 il n’a pas pu effectuer le déplacement ; bref, la situation n’a pas permis à certains partenaires de financer nos projets de construction de CSPS, d’écoles et de réalisation de forages.
FasoPiC : de façon générale, quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Zacharia Jean Yves Traoré : les difficultés que nous rencontrons sont surtout d’ordre financière parce que quand on parle d’association il faut beaucoup de moyens pour atteindre les objectifs fixés. En dehors des finances, nous avons un problème de matériels notamment les machines à coudre, le matériel coupe-couture. Aussi, il y’a un problème de local parce qu’actuellement nous louons un bâtiment et compte tenu des clauses du bailleur, il y a certaines de nos activités notamment la teinture que nous ne pouvons pas mener parce qu’il estime que nous allons salir son local.
FasoPiC : quelles sont vos perspectives pour l’année 2021 ?
Zacharia Jean Yves Traoré : En terme de perspectives, nous sommes en contact avec des partenaires qui veulent nous appuyer financièrement pour pouvoir mettre en place les projets que nous avons au niveau de l’association et que pour faute de moyens nous n’arrivons pas à réaliser. Egalement, je lance un cri de cœur à toutes ses personnes de bonnes volontés qui voudraient bien accompagner l’association dans sa démarche.
Propos recueillis par Wendemi Annick KABORE
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