BAC session 2020 : Une candidate paie une forte somme d’argent à un marabout et échoue à son examen

Cette date du 13 Août 2020 restera  à jamais gravée dans la mémoire des candidats au Baccalauréat 2020. Comme de routine, la proclamation des résultats a fait des heureux et des malheureux.

A la proclamation des résultats, c’étaient des scènes de joie et de désolation qui décoraient l’atmosphère à la fois devant et dans l’enceinte des différents centres de composition. La moisson même si elle été bonne pour certains  candidats, elle a  donné une autre mauvaise image pour d’autres. « Ah mais oui les examens sont comme ça. Il faut les comparer à une finale de coupe d’Afrique car il faut forcement des malheureux et des heureux et moi je suis parmi les heureux aujourd’hui. C’est la loi de la nature. »C’est en ces termes que le candidat admis Souleymane Sawadogo qui a composé au Lycée Mixte d’Accarville s’est exprimé.

 Dans l’enceinte de la muraille de cet établissement, nous avons assisté à des scènes de cris de joie qui se terminaient souvent par des pleurs qui en disaient long sur le degré de joie des candidats admis. Du Lycée Privé  Alpha du secteur 21 ou la désolation des candidats déçus primait sur la joie des admis, au Lycée Prive Jean-Paul 2 sans oublier l’emblématique Lycée Ouezzin Coulibaly (LOC) situé sur la RN1, c’étaient des de cris de joie feu de paille pour les admis et les visages serrés parfois en larmes pour les candidats définitivement ajournés.

Pour Bougouma Boureima qui a composé au Jean-Paul 2 l’espoir de poursuivre les études s’est envolé avec ce quatrième échec : « C’est vraiment un coup dur pour moi car c’était ma quatrième fois que je passais le BAC D, malheureusement la chance n’a pas frappé du bon côté et je vais faire valoir mes droits dans la vie active car j’avais été prévenu par mon papa. » Si les portes de la vie active sont une solution de sortie pour le candidat Bougouma, les portes d’une université publique ou d’une université privée  ne sont pas encore closes pour mademoiselle Soulama  Adjaratou en terminale A et qui doit se remettre au travail pour se racheter au second tour : « j’étais entre espoir et doute avant la proclamation puisque je me disais que forcement ce sera l’un ou l’autre. Mais vu que je vais au second tour je retrouve certains de mes sens et je travaillerai à faire un bon résultat.»

 Dans notre chevauchée dans les différents centres de composition afin d’être témoin de l’atmosphère qui y règne, nous avons été attiré par la conversation téléphonique d’une candidate malheureuse  cachée derrière un buisson de fleurs. Après sa longue conversation, nous lui avons manifesté notre volonté de recueillir son avis. Devant son refus, nous lui montrons notre carte professionnelle qui fut un moyen de la faire venir à la raison: « mon nom n’est pas important mais je fais la série D au lycée…non ce n’est pas la peine. Ouf ! C’est incroyable j’ai dépensé cent vingt-cinq(125000) mille francs chez un marabout pour cet examen et il m’avait promis que je serais  admise sans crainte et maintenant je me rends compte qu’il m’a escroqué. Il va me rembourser mon argent. » avant de se replonger dans les sanglots.

Comme on le voit certains élèves ne comprendront toujours pas que les examens se préparent dès la rentrée des classes et qu’un diplôme ne s’obtient que par la rigueur dans le travail. Même si la pilule sera difficile à avaler pour cette candidate et pas des moindres, ce sera une leçon pour elle et pour toutes les personnes qui sont tombées sous le charme des promesses  faciles.

Même si  dans l’ensemble les résultats du premier tour ne semblent pas trop satisfaisants, le verdict irrévocable a été rendu. Les portes des universités publiques ou privées sont grandement ouvertes pour les candidats ayant réussi leur examen.

K.Y.M (Correspondant)