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Dans les années antérieures, les sociétés minières notamment Bissa Gold SA, avaient une rotation qui est la suivante : 7 jours de travail et 7 jours de repos. Mais depuis avril 2013, la nouvelle rotation de travail a vu le jour à savoir , 4 jours de travail et 4 jours de repos, ce qui est illégal selon l’inspection du travail de Kaya. Pour cause, cette nouvelle méthode fait perdre aux travailleurs plus de 25% à 30% de leur salaire net.
Cette nouvelle répartition du travail impose 12 heures de travail par jour sans la prise en compte des heures supplémentaires sur leur rémunération explique Kéré Mohammed, coordonnateur des représentants des travailleurs de Bissa Gold SA. « Nous ne courons pas derrière les heures supplémentaires. Nous demandons qu’elles soient payées si elles sont faites à défaut, nous aimerons travailler tout simplement 8 heures par jour et 40 heures par semaine » a-t-il dit.
La rotation de travail n’est pas la seule difficulté que rencontrent ces travailleurs car d’autres préoccupations existent. Selon Mohammed Kéré, l’absence de transfert de compétence et de la formation se fait ressentir. L’Etat doit œuvrer à pallier cette difficulté par la mise en place des formations afin d’éradiquer cette discrimination dans la promotion. Les permis d’exploitation manquent de gestion et doivent être statués. Comme exemple, il cite les mines de Bissa et de Bouly où les mêmes travailleurs se retrouvent dans les deux mines.
Aussi, la santé et la sécurité des travailleurs restent toujours des questions préoccupantes car les comités de santé et de sécurité ne fonctionnent pas a en croire Mohammed Kéré. Le climat social n’est pas favorable pour le travail avec l’existence du racisme, du favoritisme et surtout les discours réducteurs et dénigrants qui sont à bannir pour un climat plus paisible. Il dénonce la non implication des représentants des travailleurs lors des différentes visites entreprises sur le site et exige leur participation.
Pour ce faire, Mohammed Kéré, interpelle l’État burkinabè à se pencher sur les mauvaises conditions de travail que vivent les travailleurs. « L’autorité de l’État est exigée pour organiser par défaut le système de rotation de travail dans le secteur afin que les âmes qui y sont employés puissent sortir du joug du capitalisme exploiteur.»
Il invite par ailleurs leurs employeurs au « respect des heures de travail, au respect du contrat des travailleurs et la reconnaissance de la dignité du travailleur à Bissa Gold ». En rappel, leur lutte a commencé depuis 2016 mais les discussions se poursuivent sans une réelle résolution du problème.
Aubin OUEDRAOGO (Collaborateur)