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Le Collectif des Organisations de la Société Civile de Bobo-Dioulasso contre le franc CFA et la France Afrique, a animé une conférence de presse ce samedi 23 février à la place Tiefo Amoro.La conférence a été suivie d’une marche de protestation jusqu’au gouvernorat.
La question du rejet du franc CFA et de la France-Afrique a été au cœur de cette conférence de presse au cours de laquelle les organisateurs sont largement revenus sur les différentes imperfections de la monnaie CFA. Pour les organisateurs le franc CFA est une monnaie qui n’a pas permis la transformation structurelle des économies qui l’utilisent et les échanges intracommunautaires dans les zones CFA restent de l’ordre de 15% contre plus de 60 % dans la zone euro. Autre point pertinents révélés, c’est la convertibilité du franc CFA avec le seul euro et qui favorise les multinationales et autre entreprises européennes et plus précisément les grands groupes français au détriment d’autres entreprises qui souhaitent investir en Afrique.
Autant de raisons qui ont pesé dans le désir de Monsieur Hébié Ditalamane professeur d’université d’économie à la retraite, d’affirmer que : « la seule solution pour les pays africains de se soustraire du terrorisme économique et des griffes du colonisateur c’est l’abandon pure et simple du franc CFA. Avec cette monnaie les pays sont de plus en plus endettés ». Dans sa déclaration liminaire le responsable Citoyen Africain pour la Renaissance(CAR) Hauts-Bassins, Bayala Roland a martelé que le franc CFA n’est pas le seul frein au développement des pays qui l’utilisent et que même si sa suppression ne mettra pas un terme aux difficultés économiques des pays, c’est obligatoirement une nécessité de la supprimer. Rappelons que parmi les pionniers africains qui ont demandé une nouvelle monnaie pour plus d’indépendance figurent, Thomas Sankara,Um Nyobé,Sylvanus Olympio,Mouamar Khadaffi,Amani Diori et Barthélemy Boganda respectivement du Burkina, Cameroun, Togo, Lybie ,Niger, Centrafrique.
Un manque d’information et une farce de certains dirigeants, un frein à l’annulation du franc CFA.
Malgré les mouvements de contestation contre l’utilisation du franc CFA par les 14 pays, les entraves à la mobilisation sont variées. D’une part il y a la farce de certains gouvernants africains, économistes et historiens africains qui défendent les biens faits de cette monnaie depuis sa création le 26 décembre 1945.D’autre part le manque de canaux efficaces d’information au profit des populations et ménages ainsi que l’analphabétisme d’une grande majorité de consommateurs du franc Cfa. Pour emmener les populations africaines à faire force commune, le professeur d’économie appelle donc à tous de passer l’information jusqu’aux confins des contrées africaines. Des conférences sur le CFA seront organisées dans les prochains jours.
La lutte ne fait que commencer.
Face aux réticences des défenseurs du franc Cfa, le Mouvement Panafricain du Rejet du franc CFA n’entend pas baisser les bras. Toutes les stratégies seront mises en œuvre afin de mieux faire comprendre aux différents pays les insuffisances de cette monnaie et les souffrances qui en découlent dont le problème de convertibilité, la mauvaise gouvernance, le terrorisme économique et financière avec leurs corolaires de souffrances des peuples des pays africains qui utilisent le CFA.
Une déclaration a été remise au gouverneur afin qu’elle soit donnée à qui de droit.
Koné Yaya (Correspondant)