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Le chef du village de Kuinima a échappé à un lynchage des jeunes très en colère du secteur 6 de Bobo-Dioulasso.La scène s’est passé dans l’après midi du lundi 4 février 2019 quelques heures après la destruction d’une partie du jardin maraicher par les militaires.
Les jeunes de la localité de Kuinima, un quartier du secteur 6 de Bobo-Dioulasso ont déversé leur colère sur Sanou Famara le chef du village dudit quartier. Ce dernier a vu les fenêtres de sa maison et une partie de la toiture détruites par les jeunes très en colère. A l’ origine de cette colère, le déguerpissement de certains habitants de Kuinima par les militaires dans la matinée suivi de la destruction d’une partie du jardin où les populations font la culture maraichère pour subvenir à leurs besoins. Ce déguerpissement était à l’ordre du jour depuis longtemps pour raison d’appartenance d’une partie de la zone au camp militaire Ouezzin Coulibaly. Selon Sanou Dieudonné, jeune en colère : « c’est le chef du village qui a refusé de défendre son peuple et a donné l’ordre aux militaires de détruire le jardin. C’est grâce aux cultures maraichères que nous faisons ici, que nous pouvons payer la scolarité des enfants, les soigner et faire nos besoins. Il n’y pas de travail dans le pays ».Sur ce point les avis divergent chacun tirant la couverture de son coté. Pour Sanou Yssouf, petit-fils du chef du village : « les jeunes pensent que c’est le vieux qui a dit aux militaires de venir détruire et pourtant c’est un problème qui ne date pas de nos jours ». Mais la réalité semble tout autre selon nos investigations après lesquelles les constructions détruites étaient sur le territoire qui est une propriété du camp militaire. « Regardez là-bas pourquoi ça n’a pas été détruite et pourtant l’autre maison en ruine qui est là l’a été. Non, ils ont détruit seulement les constructions qui ont débordé dans leur zone. » Avance un habitant qui n’a pas voulu dire son nom.
Peu après quinze-heures les forces de l’ordre sont arrivées pour disperser la foule qui voulait en découdre avec le chef du village dont la sécurité est menacée. Cette arrivée des forces a été précédée d’un coup de fil du Haut commissaire à Sanou Yssouf, petit-fils du chef du village qui a demandé l’exfiltration du chef.
Koné Yaya Mutawakil (correspondant)