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Le président burkinabè est à mi-parcours d’un mandat entamé fin 2015. Dans un pays confronté à de sérieux handicaps économiques et à la montée du péril terroriste, Roch Marc Christian Kaboré doit désormais mener la seconde partie de son quinquennat de manière plus concrète et plus dynamique.
Édito. Roch Marc Christian Kaboré, 61 ans, aborde la seconde moitié de son mandat comme un coureur de fond qui sait qu’il doit désormais accélérer et que le sprint final déterminera en grande partie l’issue de la course. Il a hérité, fin 2015, d’un champ de ruines sur le plan économique, dans un pays où tout était à reconstruire. Il doit désormais gérer l’impatience de ses compatriotes, assoiffés de changement.
Comme il a dû composer, lors de son arrivée au pouvoir, avec les inévitables périodes de chasse aux sorcières (vis‑à-vis des anciens pro-Compoaré) et les règlements de comptes qui font perdre du temps, la restructuration de l’armée ou des services de renseignements, le manque de confiance initial des investisseurs, les inévitables renvois d’ascenseur qui ne permettent pas toujours d’effectuer de vrais choix, etc.
Plus grave, le Burkina est désormais confronté à ce qui sera probablement l’un des principaux enjeux de son quinquennat : la lutte contre le terrorisme. Pour la troisième fois en deux ans, le 2 mars, Ouaga a été la cible d’une attaque jihadiste venue confirmer que le pays se trouve dans le viseur des groupes armés qui sévissent notamment au Mali.
Sur le front économique, les résultats sont plutôt encourageants : 6,4 % de croissance en 2017, plus que prévu. Une inflation maîtrisée (2 % par an) et un système bancaire solide. Mieux, la confiance des partenaires internationaux est enfin une réalité.
En décembre 2016, à Paris, lors de la conférence pour le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES), le gouvernement a pu récolter 12,2 milliards d’euros de promesses de dons de la part des bailleurs internationaux et 16 milliards d’euros d’engagements d’investissements du secteur privé. La preuve que le Burkina, malgré tout, est attractif. La preuve aussi d’un potentiel longtemps sous-estimé.