Le Gouvernement Dabiré II est sur les rails. L’impulsion que le Président Kaboré veut donner à l’action gouvernementale est claire: gagner la lutte contre le terrorisme, réaliser la réconciliation nationale, poursuivre le progrès socio-économique.
Aujourd’hui, la situation du Burkina Faso est telle qu’il faille sortir de la guerre des tranchées, appeler les fils et filles compétents et valeureux, fédérer les intelligences et les énergies pour panser les plaies du passé et se projeter avec sérénité et assurance vers l’avenir. C’est du reste pour cette raison que le Chef de l’État invite les différents ministres à être de « loyaux serviteurs » de la nation. Savant dosage entre politiciens rompus à la tâche et technocrates, ce gouvernement a toutes les cartes en mains pour contribuer significativement à écrire une nouvelle page dans l’histoire du Burkina Faso. Il appartient à présent à chaque acteur/ actrice de travailler d’arrache-pied pour mériter la confiance en lui /elle placée pour l’atteinte des résultats escomptés.
En créant un ministère d’État en charge de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale et en confiant les rennes à Zéphirin Diabré, Roch Kaboré fait montre de son ardent désir de ne pas exacerber les clivages entre Burkinabè. Il est, comme lui-même l’a déclaré, à son dernier mandat. Sa préoccupation n’est donc pas une quelconque réélection. Il veut au contraire léguer une nation réconciliée avec elle-même à ceux et celles qui auront la lourde tâche de continuer son œuvre.
Zéphirin Diabré qui a le profil pour l’emploi, doit donc très rapidement aller au charbon pour trouver la belle alchimie qui rendra cette réconciliation nationale possible sans escamoter la vérité et la justice. C’est une oeuvre titanesque qui concerne le présent et l’avenir du Burkina Faso. Les différents acteurs devront donc faire preuve de bonne foi et d’esprit de suite.
De nombreuses chapelles ont réclamé la réconciliation nationale à cor et à cri. Le moment est venu pour elles de s’impliquer sans réserve pour que cette réconciliation ne demeure pas une chimère. Les peaux de bananes, les coups en dessous de la ceinture ne feront qu’accentuer inutilement les tensions. Aujourd’hui, plus que jamais les Burkinabè sont à tournant décisif de leur histoire. Ils ne doivent en aucun cas rater le coach.
Jérémie Yisso BATIONO
Enseignant Chercheur
Ouagadougou