Burkina Faso : un projet pour renforcer la résilience climatique et la cohésion sociale entre entreprises minières et agros pasteurs voit le jour

Le ministre des ressources animales et halieutiques Dr Tegwendé Modeste Yerbanga, a procédé ce jeudi 6 mai 2021 à Ouagadougou au lancement du projet « contribution de l’exploitation minière à la résilience des agro pasteurs au changement climatique et à la cohésion sociale au Burkina Faso ». L’objectif du projet voulu par les sociétés minières, vise à renforcer la résilience climatique et la cohésion sociale entre entreprises minières et agros pasteurs.

Au regard de l’essor du secteur des mines au Burkina Faso, la Chambre des mines (CMB), le Réseau Billital Maroobé (RBM) et le Conseil régional des unions du Sahel (CRUS) ont décidé de mettre en synergie leurs engagements et expériences en élaborant le projet « contribution de l’exploitation minière à la résilience des agro pasteurs au changement climatique et à la cohésion sociale au Burkina Faso ».  Ce projet à en croire le ministre Tegwendé Modeste Yerbanga , se propose de renforcer les capacités de veille, de recours, de négociation des leaders, des agro-pasteurs et de renforcer les capacités de dialogue des mines afin de faire, d’une part, des organisations agro pastorales des alliées dans la mise en œuvre des politiques de Responsabilité Sociale des Entreprises et d’autre part, de permettre la prise en compte des besoins des agro pasteurs dans la planification du développement au niveau local. De ce fait, il salue le projet qu’il qualifie de novateur. D’ailleurs dit-il, « c’est la première fois que le ministère voit un tel projet se mettre en œuvre à l’issue de la table ronde qui a eu lieu ces 3 dernières années entre les acteurs et les unités extractives pour voir comment ensemble ils peuvent travailler à réduire l’impact de ces unités extractives sur le foncier ».

 21000 agro pasteurs bénéficiaires du projet

Les régions du Sahel, du Nord et du Plateau-Central concentrent plusieurs sociétés minières qui, faute de dialogue, offrent peu d’alternatives aux moyens d’existence des agro-pasteurs face au changement climatique, à la réduction de leur mobilité, et à l’insécurité foncière. Les mécanismes d’atténuation et/ou de compensation mis en place dans le cadre des plans de développement des communes minières peuvent donc être encore largement améliorés a indiqué le président de la Chambre des mines Tidiane Barry. Ainsi, précise -t-il,  l’objectif global du projet vise à renforcer, en 24 mois, la résilience climatique et la cohésion sociale entre entreprises minières et agro pasteurs dans les régions du Sahel, du Nord et du Plateau Central du Burkina Faso.

21000 agro pasteurs de trois régions notamment le Sahel, le Nord et le Plateau central sont concernées par l’action à travers 4 sociétés minières à savoir Karma, Essakane, Bomboré et Sanbrado.  Aussi, Neuf communes que sont Falangountou, Gorom-Gorom, Dori, Seytenga, Markoye, Namissiguima, Ouahigouya, Boudry et Mogtédo seront accompagnées pour prendre en compte les objectifs de l’action dans leurs Plans de Développement Communaux, dans leur monitoring et dans leur redevabilité.

 Un programme d’activité bien défini sera élaboré

 Pour la réussite du projet, un groupe de travail impliquant plusieurs ministères a été mis en place. Il s’agit du Ministère en charge de Mines,  celui de l’Elevage en charge des aménagements pastoraux, celui de la Justice en charge de la défense des droits des citoyens, celui de l’Environnement chargé de la préservation de l’environnement et de l’atténuation des effets du changement climatique,  celui de l’agriculture chargé des aménagements hydro agricoles, et  celui en charge de la décentralisation. « Il est indispensable que ces ministères, acteurs clés du projet, soient informés, interagissent et assurent, en synergie, le portage politique du projet, son appropriation par le gouvernement burkinabè ainsi que l’implication des collectivités territoriales, des administrations et des services techniques concernés » a fait savoir  Dodo Boureima, secrétaire permanent du Réseau Billital Maroobé .

 De façon concrète rassure le  ministre Yerbanga, plusieurs activités seront réalisées.  Il y aura un renforcement de capacité des acteurs qui vont assurer la veille et le contrôle citoyen pour pouvoir identifier des évidences en matière d’impact sur l’environnement, sur le foncier, et ces évidences seront discutées avec un groupe multi acteurs qui travaille aux côtés des sociétés extractives minières. A l’en croire, des magistrats, et des agro pasteurs vont être formés sur les lois relatives au foncier, à l’exploitation minière de sorte à ce qu’au cas où il y a des différends, que ces acteurs puissent ester en justice.

Il faut rappeler que ce projet est rendu possible grâce à l’appui de l’Union Européenne.

Mireille Bailly