Burkina : Le parlement promet d’être agité !

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Le parlement burkinabè connaît un renouvellement à 70% des députés par rapport à la législature précédente. Au regard des nouvelles arrivées, la huitième législature promet d’être plus féconde au grand bonheur du rayonnement de l’institution parlementaire. Le peuple espère le vote des lois de bonne facture et un meilleur contrôle de l’action gouvernementale. 

Le nouveau patron du parlement a pris les rênes de l’actuelle législature dans un contexte de vote assez spécial, seul en liste, Alassane Bala Sakandé  a été plébiscité par ses pairs. Une occasion pour que le dossier de construction du siège du nouveau Parlement revienne en surface ! Le nouveau règlement intérieur va-t-il acter la création des groupes parlementaire à 10 députés ? Si c’est le cas, quatre partis, le MPP, le CDP, le NTD et l’UPC seront confortables et d’autres groupes parlementaires se constitueront sur la base d’alliances avec des intitulés républicains ou progressistes.

Le 1er vice-président de l’Assemblée nationale sera-t-il élu pour la durée du mandat   (Benewendé S. Sankara en a jouit dans la dernière législature)  ou le mandat sera annuellement renouvelable comme pour les autres vice-présidents, secrétaires parlementaires et questeurs ? Une autre bataille se joue en sourdine pour désigner les deux questeurs ainsi que la liste des députés burkinabè qui intégreront des commissions du parlement de la CEDEAO.

Le principal parti d’opposition (20 députés), le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), parti du président déchu Blaise Compaoré ne fera pas que de la figuration bien qu’il partage l’idéal de la social-démocratie, avec le parti au pouvoir (56 députés) le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP).  Le CDP regorge de grosses pointures comme le Dr Arsène Bongnessan YE député des Balé et premier président de la première législature en 1992. Le médecin militaire qui avait diagnostiqué  que la morale agonisait au Faso est un ancien ministre d’Etat chargé ‘’ de la révision de l’article 37’’,  et auteur d’un excellent ouvrage ‘’ les fondements politiques de la IV République ». Autre deputé CDP (elu sur la liste nationale) qui se battra avec ténacité, Achille Tapsoba, philosophe de formation, militant chevronné du comité de défense de la révolution (CDR), ancien proviseur du lycée technique de Ouaga (LTO de 1993 à 1995), ancien député (législature de 2002), idéologue de son parti, ancien ministre en charge de la Jeunesse, et de la Formation professionnelle.

Aux côtés des doyens du CDP, on peut citer de jeunes loups coriaces comme Aboubacar Sannou, député des Banwa, le ‘’Mélenchon’’ du CDP, cadre du ministère de l’enseignement de base et qui fut député CDP sous la mandature écourtée par l’insurrection d’octobre 2014. L’avocat Bouba Yaguibou (député du Nahouri), transfuge de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) dont il fut député. Le juriste Mamadou Ouattara (député de la Léraba) ancien président de l’Union des jeunes Avocats du Burkina, ancien secrétaire général du barreau du Burkina. SAM Koulbila Sylvestre (député du Passoré) ancien Directeur Général des Douanes sous la Transition.

L’organisation des prochaines municipales coïncide avec l’an 1 de la 8ème législature. En attendant, la nouvelle configuration politique dessinée par le scrutin du 22 novembre dernier est marquée aussi par la migration vers le pouvoir.  La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) se compose des représentants de la Majorité, de l’Opposition et de la société civile. Il faut renouveler les acteurs dans la mesure où des grands partis comme l’UPC sont affiliés à la mouvance présidentielle.

Ag Ibrahim

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