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Sur 28 dossiers déposés, l’instance camerounaise des élections en a validé neuf, dans l’optique de la présidentielle du 7 octobre 2018. Un seul n’a pas été examiné, suite au retrait du candidat. Quelque 18 aspirants ont quant à eux vu leur dossier invalidé, mais peuvent faire appel de cette décision dans les deux jours. Les grands aspirants au fauteuil présidentiels sont toutefois bien présents.
• Paul Biya, Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC)
Il a surpris son monde en annonçant, via Twitter le 13 juillet, sa candidature à la présidentielle. Si sa volonté de conserver la présidence n’était pas un mystère, la méthode a surpris.
Au pouvoir depuis 1982, Paul Biya, 85 ans, est le favori à sa succession, grâce à une machine du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) en ordre de marche.
• Joshua Osih, Social democratic front (SDF)
Éternel figure montante de l’opposition et vice-président du SDF, il a finalement réussi à s’imposer, en février 2018, comme le candidat du SDF, mettant sur la touche le chairman, John Fru Ndi.
Entrepreneur de 49 ans, il a fait sa fortune dans l’aviation, entre la Suisse et le Cameroun, avant de s’engager en politique et de devenir député du Sud-Ouest. Sollicité pour construire une coalition de l’opposition avec Maurice Kamto (MRC) et Akere Muna (FPD), le natif de Kumba a préféré décliner.
• Maurice Kamto, Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC)
Désigné mi-avril en tant que candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) – parti de tendance sociale-libérale qu’il a fondé en 2012 –, Maurice Kamto se présente pour la première fois à la présidentielle.
Ancien ministre délégué à la Justice (2004-2011), l’éminent professeur de droit est connu pour avoir supervisé le règlement du différend entre son pays et le Nigeria à propos de la presqu’île de Bakassi. Malgré les attaques, il se dit persuadé de pouvoir vaincre le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Une coalition avec Akere Muna n’est pas à exclure.
• Akere Muna, Front populaire pour le développement (FPD)
Avocat anglophone et figure de la lutte anticorruption, il s’est longtemps tenu à distance de la politique, mais a décidé, à 65 ans, de se lancer dans la course. Akere Muna jouit d’une grande influence à l’étranger, grâce à son expérience au sein de Transparency International, dont il a été le vice-président, ou à ses anciens postes de président de l’Union panafricaine des avocats (UPA) et du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine.
Fils de l’ancien Premier ministre Salomon Tandeng Muna, il a également été bâtonnier du barreau du Cameroun. À la tête du mouvement NOW et candidat du FDP, il fait campagne depuis plusieurs mois. Une coalition avec Maurice Kamto n’est pas à exclure.
• Garga Haman Adji, Alliance pour la démocratie et le développement (ADD)
Garga Haman Adji, président de l’ADD, avait annoncé le 29 septembre 2016 à Yaoundé sa candidature à la prochaine élection présidentielle. L’ex-ministre de la Fonction publique, démissionnaire du gouvernement en 1992, est originaire de la région de l’Extrême-Nord et est diplômé en économie et en sciences politiques, à Yaoundé puis à Poitiers, en France.
L’ancien administrateur civil à l’École nationale d’administration et de la magistrature du Cameroun a été soupçonné d’avoir eu un rôle dans la tentative de coup d’État de 1984, mais a été rapidement blanchi.
Il est candidat à la présidence pour la troisième fois, dont la dernière en 2011 (3,21%) et avait fait alliance avec le SDF en 1992. Le natif de Maroua estime aujourd’hui qu’une union de l’opposition n’est pas possible sans l’instauration d’un scrutin présidentiel à deux tours.
• Adamou Ndam Njoya, Union démocratique du Cameroun (UDC)
Adamou Ndam Njoya, né à Foumban (département du Noun), dont il est maire depuis 1996, Adamou Ndam Njoya a été enseignant à la faculté de droit de l’Université du Cameroun et directeur de l’Institut des relations internationales du Cameroun, avant d’entrer en politique en 1975.
Ancien vice-ministre des Affaires étrangères puis ministre de l’Éducation nationale sous Ahmadou Ahidjo, il se consacre ensuite à ses activités d’universitaire, avant de revenir en politique après 1990 et de créer l’UDC en 1991. À 76 ans, il se présente pour la quatrième fois à la présidentielle, dont la dernière en 2011 (1,73%). S’il est bien implanté localement, il manque sans doute d’envergure politique nationale.
• Cabral Libii, Univers
En 2017, âgé de 38 ans, ce militant camerounais a lancé la campagne « 11 millions d’inscrits » en appelant ses compatriotes à s’inscrire sur les listes électorales pour la présidentielle de 2018.
Fort de ce qu’il considère comme un succès, ce juriste de formation, consultant régulier dans les médias, a décidé de se lancer et annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2018, une première. Il a notamment pour lui sa popularité sur les réseaux sociaux et espère mobiliser la jeunesse. Une alliance avec Akere Muna et/ou Maurice Kamto n’est pas à exclure.
• Serge Espoir Matomba, Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs)
Serge Espoir Matomba a été désigné le 10 juin candidat à la présidentielle 2018 par son parti, le Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs). Élu conseiller municipal de la commune de Douala IV en 2013, il n’hésite pas à s’attaquer à Paul Biya dont il a appelé à la démission, et a dénoncé l’abandon du Cameroun anglophone par Yaoundé, la corruption galopante ou encore le manque d’infrastructures sur le territoire. Partisan d’un dialogue inclusif camerounais sur la question anglophone, il se présente pour la première fois à la présidentielle.
• Ndifor Afanwi Franklin, Mouvement citoyen national du Cameroun (MCNC)
C’est le moins connu des candidats retenus par Elecam ce 7 août. Pasteur pentecôtiste, Franklin Afanwi Ndifor n’a lancé son parti que début mai 2018, tout en annonçant son intention de briguer la magistrature suprême.
Accusant les politiciens d’être responsable de la situation actuelle du Cameroun, il espère changer son pays. « C’est un mandat que Dieu m’a donné », a-t-il assuré, tout en déclarant vouloir lutter contre la corruption.