Les sexbots ne resteront pas l’apanage des hommes : les femmes aussi auront bientôt droit à leurs robots sexuels dotés de la parole et d’une “personnalité”. « Une fois que tu auras eu un amant robot, tu ne voudras plus jamais coucher avec un vrai homme » disait Judd Law dans le film AI. Sérieux ?
La réalité commence à dépasser la science-fiction, et les relations sexuelles avec les robots seront bientôt possible, bien que coûtant cher. Dans moins d’un an, si « tout se passe bien », les poupées sexuelles ultra-réalistes en silicone, les “sex dolls” inanimées que certains en manque d’amour vont jusqu’à épouser, devraient appartenir au passé.
Fin 2017, Abyss Creations (la société derrière le RealDoll, une poupée ultra-réaliste à taille humaine), a commercialisé sa toute première IA, une “amie virtuelle” baptisée Harmony. Pour l’instant, cet avatar qui simule l’intelligence ne vous tient compagnie que sur votre tablette, mais très bientôt, il devrait être possible de l’implanter dans l’une des têtes robotisées en silicone que conçoit Matt McMullen, le fondateur d’Abyss Creations – une fois vissée au corps d’une sex doll (ce qui vous coûtera en tout 9000 euros), vous obtiendrez ainsi un “robot sexuel”, doué de parole.
Depuis 2017, True Companion commercialise déjà un “sexbot”, RoXXXy – une poupée dotée d’une IA et d’un “squelette articulé”, qui coûte environ 8000 euros. Celle-ci peut adapter son comportement aux goûts de l’utilisateur, et lui dire ce qu’il veut entendre, mais son “intelligence” reste assez rudimentaire – c’est ce qu”Abyss Creations entend changer en commercialisant un robot encore plus vrai que nature, avec une “personnalité”.
Serez-vous prêt à vous acheter un tel robot ? Selon un sondage du magazine FHM d’avril 2017, sur 500 hommes américains, anglais ou australiens, 350 seraient partants à l’idée de coucher avec un sexbot. Un véritable remède à la solitude, en plus d’aider les personnes handicapées. Tout ça, c’est bien joli, mais demeure un problème de taille : tous les robots annoncés ces dernières années sont féminins. Au risque d’accroître les inégalités entre les sexes et véhiculer des stéréotypes sur la femme objet ? “Pour l’instant, les robots sexuels sont presque exclusivement féminins, et c’est un gros problème”, remarque la chroniqueuse tech Melanie Ehrenkranz dans Mic : ainsi, cette surreprésentation pourrait insinuer l’idée chez certains que les femmes sont, au même titre que les sexbots, des objets dédiés au plaisir des hommes.
Mais les choses commencent à bouger, et les femmes aussi auront bientôt droit à leurs sexbots. Si l’on en croit le récent documentaire de Karley Sciortino (aka Slutever), journaliste américaine connue pour ses tribunes sexo dans Vice, beaucoup de femmes sont prêtes à coucher avec une poupée masculine, dotée d’un pénis en silicone (conçus à partir de moulages effectués sur de vraies personnes), de poils sur le torse, et “personnalisable”.
Une cliente de Sinthetics, un fabricant de sex dolls à Los Angeles, confie dans le reportage vidéo qu’avec sa poupée masculine, elle a un contrôle absolu, qu’elle peut réaliser tous ses fantasmes sans gêne, et que “c’est une relation plus confortable qu’avec un sexfriend trop détaché ou trop attaché”. L’empowerment incarné par des poupées en silicone, en somme.
La voie semble donc ouverte pour le marché, encore embryonnaire, du sexbot masculin. TrueCompanion communique peu à ce sujet, mais commercialise déjà depuis un an la version “homme” de Roxxxy : Rocky. De son coté, Matt McMullen annonce depuis plusieurs mois son intention de commercialiser une version masculine d’Harmony… Doté d’un pénis bionique et d’une IA, il sera personnalisable (couleur des yeux, des cheveux, couleur de peau, taille…), avec là aussi une “personnalité” et une voix grave. Apprenant les moindres désirs sexuels de sa cliente, il sera en théorie capable de s’y adapter.
“Les gens nous ont accusés de créer des femmes objets, mais il est important que les gens sachent que c’est plus qu’un jouet sexuel”, se défend McMullen. Selon lui, ses clients ne cherchent pas que le sexe avec leurs robots, mais aussi de la compagnie. Les femmes notamment, seraient nombreuses à être « intéressées par l’achat de robots mâles comme compagnons, avec qui parler et interagir. » Les robots sexuels masculins permettront-ils de contrebalancer la critique de ces engins comme sexistes ? Cela reste à voir. Mais les femmes aussi pourront se sentir toutes puissantes avec un « compagnon » de silicone à “l’intelligence” très artificielle.
En tout cas, avec la propagation future de ces sexbots, se pose une autre question : les femmes finiront-elles par préférer “de fringants robots” aux hommes ? Mais selon David Levy, expert en IA, “c’est tout à fait possible” – et pour cause, puisqu’il s’agirait finalement d’un sextoy amélioré, capable de procurer du plaisir et de parler sans jamais dire un mot de travers, pouvant être serré dans les bras, et n’impliquant aucun effort à faire pour vivre avec.
Comme le redoute le psychiatre Serge Tisseron, happés par la facilité, le risque est que nous finissions tous, que l’on soit hommes ou femmes, par être plus proches des robots que des humains, trop faillibles. Dans “Le jour où mon robot m’aimera”, il écrit : « les robots nous encouragent à notre insu à valoriser comme ‘reposantes’ les relations correspondant au cahier des charges d’une socialisation policée et sans surprise. Le risque est que l’homme finisse pas attendre de ses semblables qu’ils se comportent comme des robots ».
Il semble pourtant difficile de croire qu’un homme ou une femme pourrait un jour préférer une poupée de silicone faisant semblant d’exister, à un conjoint bien vivant. Pour Nathalie Parein, psychologue-sexologue, préférer les sexbots aux humains risquerait de produire une “sexualité automatique, centrée sur soi et absurde”. Selon elle, “dans relation sexuelle, il y a relation. Et qui dit relation dit humain”. Pour elle, les sexbots ressemblent surtout à des “super sextoys” – qui vont au-delà de la poupée gonflable… “mais qui ne remplaceront jamais l’humain”. Car un robot n’aura jamais de coeur, c’est bien connu.
Crédit image de couv’: VICE.com
Simon Compaoré, président du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), a procédé ce vendredi…
N’étant pas allée loin dans ses études, Mme Kambou/Kambou Sophie a opté pour l’entrepreneuriat. C’est…
Le Maire de la commune urbaine de Diébougou, Alphonse SOMDA s'est rendu le mercredi 22…
La jeunesse du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), réunie au siège national…
Le Collectif ‘’L’appel de Kaya’’ a interpellé le gouvernement sur la situation humanitaire et sécuritaire…
(Ouagadougou, 23 septembre 2021). Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a livré ce…