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« La Bible et les livres sans numéro de publication ont tous été retirés ces derniers jours », a déclaré un libraire en ligne, qui vend des livres sur la plateforme Taobao, très populaire en Chine.
Ce libraire, qui a requis l’anonymat, n’a pas voulu préciser d’où venait l’interdiction ni quand elle avait été formulée.
Une autre libraire en ligne a précisé qu’elle pouvait toujours proposer l’Ancien testament à la vente, mais pas le Nouveau. Des éditions complètes du livre sacré, mais en langue anglaise, restent disponibles sur les sites Amazon China et Dangdang.com.
Les ventes en ligne d’autres textes sacrés comme le Coran ou le Tao Te Ching, référence de la religion taoïste, ne semblent pas affectés par une quelconque interdiction.
Tout livre vendu en Chine doit posséder un numéro de publication, ce qui n’est pas le cas de la Bible, qui ne peut pas être vendue dans les librairies d’Etat mais est généralement diffusée directement par les églises. Le texte était également disponible à la vente sur des plateformes comme Taobao, qui mettent en relation vendeurs et acheteurs.
L’Administration générale de la presse et des publications, chargée d’attribuer le précieux numéro, n’était pas joignable pour commenter ces informations.
Mais Jin Mingri, pasteur de l’église protestante de Sion à Pékin, estime que les nouvelles restrictions entrent dans le cadre d’un « resserrement général » de l’environnement politique en Chine.
Les autorités pensent peut-être que « la diffusion de la Bible via des canaux informels n’est pas profitable à l’idéologie d’Etat », suppose le pasteur.
Les religions sont étroitement contrôlées par le pouvoir en Chine, qui évalue officiellement le nombre de protestants aux environs de 20 millions et celui des catholiques aux alentours de 6 millions. Mais les chiffres réels seraient plus du double si l’on compte les croyants qui refusent d’être affiliés aux Eglises contrôlées par le régime.
Pékin et le Vatican ont relancé il y a trois ans des négociations sur la délicate question de la nomination des évêques mais un éventuel accord, qui était annoncé avant Pâques, n’est pas imminent, a fait savoir le Saint-Siège la semaine dernière.