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L’œuvre des deux réalisateurs, Ives Edgard Bonkoungou et Dos Bavukahe, est en projection depuis le 17 juin 2019 au ciné Burkina. Ce film panafricain a épousé l’assentiment de plus d’un cinéphile à la projection du samedi 22 juin 2019.
Il est 20h00, lorsque nous arrivons sur les lieux. Premier constat, le parking est bondé de véhicules. Il est difficile d’avoir accès au guichet pour se procurer un ticket d’entrée. En file indienne, les cinéphiles sont venus assouvir leur désire, celui de visionner le film « maman oublie moi ». Après une trentaine de minute de patience, l’accès à la salle est autorisé. Une fois à l’intérieur nous constatons très peu de places assises restante.
Le long métrage de 90 minutes met en scène les difficultés liées à la vie de famille dans un monde qui semble n’être guidé que par la recherche du confort et du luxe. Amour, Argents, Homosexualité sont les thèmes majeurs abordés dans le film. » Maman oublie-moi » relate l’histoire d’une petite famille dont le chef de ménage est un taximan. Il se débrouille, malgré le peu qu’il gagne avec son activité, pour mettre sa famille à l’abri du besoin. Cependant sa femme est très exigeante et rêve de vivre dans un grand confort. Son mari n’arrivant pas à lui offrir ce dont elle rêve, elle fait la rencontre d’un homme très riche. Alors, elle quitte son époux et sa fille pour aller vivre avec celui-ci. Le mari est donc obligé de jouer à la fois le rôle de père et de mère pour leur fille. Son ex-femme, de son côté, a eu la vie de rêve qu’elle voulait tant, mais elle sera confrontée à des difficultés car elle ressentira le manque de sa fille qu’elle a abandonnée. Elle demande à son nouveau partenaire de lui faire un enfant, chose que celui-ci refuse pour un certain nombre de raisons.
Les cinéphiles à chaque moment fort, répondaient par des applaudissements. Une chose qui laisse croire que « Maman, oublie-moi » a épousé l’assentiment des cinéphiles qui étaient au rendez-vous. Au sortir du film, Ahmed Ouoba apprécie le film. « C’est un film intéressant. J’avais des à priori, j’ai suivi, c’était bien. La fin a été comme je m’y attendais et la fille a vraiment oublié sa maman qui le méritait d’ailleurs » a-t-il déclaré. Il invite tous ceux qui n’ont pas fait le déplacement à le faire. Inoussa Sanfo abonde dans le même sens en déclarant aussi que le film est à voir et à revoir. Quant à Ines Ilboudo, elle salue les réalisateurs de l’œuvre pour la qualité du scénario et des images. « Les jeunes ont du talent, et ils l’ont démontré » a-t-elle renchérit.Des acteurs novices et des réalisateurs a doubles casquettes
Les réalisateurs ont aussi salué le mérite des acteurs car nombreux d’entre eux ne sont pas des acteurs professionnels. C’est le cas d’Habib Etongo qui joue le rôle du taximan, l’époux abandonné. « C’est mon tout premier rôle. J’ai été repéré par Ives Edgard et Dos Bavukahe quand je les aidais à faire le design du casting. Vu que je n’avais jamais joué dans un film, ils m’ont coaché. Je trouve que le film est un vrai chef-d’œuvre pas parce que je joue dedans, mais parce que même ayant participé au montage, quand j’ai regardé le film, c’était autre chose », a déclaré le comédien. Idem pour Oumou Sanfo, l’actrice principale, « Je me suis bien sentie, ça m’a donné envie de faire carrière dans le cinéma ». Pour Philippe Yaméogo un des acteurs principaux, c’est plutôt un sentiment de satisfaction après le travail abattu. Trente-deux personnes interviennent dans le film.
Au départ prévu pour être joué sur un budget de 30 millions, les réalisateurs n’ayant pas pu réunir la somme ont travaillé avec un budget de 10 millions. « Nous sommes arrivé à le faire car à la base, nous sommes des techniciens. Au lieu d’engager des techniciens, nous avons nous même travaillé la dessus » a déclaré le coréalisateur Dos Bavukahe. Notons que le tournage et le montage du film ont duré deux mois. La rédaction de ce scénario elle a duré deux ans.
Le film sera projeté du 17 au 30 juin 2019 au Ciné Burkina. Les réalisateurs souhaitent le projeter dans d’autres salles hors des frontières du Burkina notamment au Congo, au Mali, et en Côte d’Ivoire.
Mireille Bailly
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