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Comme à l’accoutumée, la date du 03 janvier est décrétée férié chaque année sur l’ensemble du territoire burkinabé. En effet, cette importante date rappelle la lutte héroïque des hommes intègres contre les mesures antisociales du gouvernement de Maurice Yaméogo dans les années 1966. Débout comme un seul homme, le peuple avait réussi à renverser ce premier président, père de l’indépendance. Ainsi, la commémoration de ce 03 janvier 2019 a consisté à faire une comparaison entre les mesures budgétaires de 1966 qui ont poussé le peuple à descendre dans les rues avec la loi de finances 2019 du pouvoir du Mouvement du Peuple pour le Progrès(MPP). Selon les premiers responsable de l’Unité d’Action Syndicale (UAS), il n’est pas exclu que le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré , vive l’évènement du 03 janvier 1966, car tous les éléments sont réunis. C’est donc une sonnette d’alarme pour le pouvoir actuel, selon Nongo Grégoire Traoré, porte-parole de UAS.
En rappel la loi de finances 1966 votée le 30 décembre 1965, avec à la tête Raphaël Medah, avait pris des mesures draconiennes à l’endroit de la population. Ces mesures antisociales étaient entre autres, : l’abattement des salaires de 20%, la réduction des allocations familiales de 1500 fcfa à 700 fcfa, l’augmentation des recettes budgétaires en relevant de 10% l’impôt forfaitaire sur le revenu (IFR)et en supprimant le tarif préférentiel sur les importations ivoiriennes, le blocage des avancements pour deux ans dans la fonction publique. Face à de telles agressions des libertés et des conditions sociales des travailleurs, trois centrales syndicales et sept syndicats autonomes, après de multiples démarches restées infructueuses ont lancé une grève générale. Les syndicats, dans l’unité d’action ont su faire un bloc cette loi et réaliser le soulèvement populaire du 03 janvier 1966, qui a entraîné la chute de la 1ère République.
Les similitudes entre la loi de finances 1966 et la loi de finances 2019
Les similitudes entre la loi de Finances 1966 et celle de 2019, réside dans leurs contextes d’adoption au triple plan politique , social et économique .Au plan économique, c’est le bradage des ressources naturelles( or, coton, manganèse…) , l’approfondissement de la corruption, la promotion du favoritisme et du népotisme, les malversations et les détournement des deniers publics à ciel ouvert, l’endettement continue de l’Etat, la liquidation des sociétés nationales tel l’ONATEL , SITARAIL , SN-SOSUCO…
Au plan social , on assiste à une remise en cause des sit-in et des piquets de grève( cas des syndicats du MINEFID, du SYNTAS, de la CNSE …, la suspension des syndicats en conseil des ministres( cas de l’OTRAF, UCRB , SYNAGESP) , le relèvement des responsables de leur fonction pour participation à des grèves ( cas du MINEFID), le projet de retenues obligatoires sur salaires pour mise en œuvre de l’assurance maladie universelle en 2019 sont des similitudes qui peuvent conduire le peuple à la révolte comme ce fut le cas avec Maurice Yaméogo en 1966.
Michel Caboré ( Stagiaire)
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