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La commémoration du troisième anniversaire de la résistance du peuple burkinabè au putsch manqué du 16 septembre 2015, c’est le sujet au tour duquel les hommes de médias et la Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) ont échangé. C’était au cours du point de presse animé par ladite coordination et qui s’est déroulée ce jeudi 13 septembre 2018 à Ouagadougou.
Dans trois jours, le peuple burkinabè va commémorer sa résistance au putsch manqué du 16 septembre 2015. C’est une commémoration qui se tient dans un contexte national difficile, marqué par l’aggravation de la misère, les difficultés d’accès aux soins de santé, à un logement décent, le chômage, l’insécurité etc. pour emprunter les mots du la coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP), Elie Tarpaga qui a animé un point de presse ce jeudi 13 septembre 2018. Au cours de cette rencontre avec les médias, il n’a pas manqué de tirer à boulet rouge sur le régime au pouvoir. A l’en croire donc, ce troisième anniversaire du putsch manqué, se tient également dans un contexte marqué par la remise en cause ouverte des acquis de l’insurrection et de la résistance au putsch par le pouvoir du MPP et ses alliés, sur les questions des libertés individuelles et collectives et sur la question de la gouvernance vertueuses. En effet, il explique que depuis un certain temps, l’on assiste au retour des vieux démons en matière de liberté d’expression. Ainsi, l’année 2018, selon la CDAIP, aura été marquée du fait de la volonté du pouvoir MPP de remettre en cause les acquis sociaux et démocratiques des travailleurs, de restreindre au maximum le droit de grève et l’interdiction des sit-in. « Plusieurs manifestations populaires, notamment des couches paysannes ont été matées dans le sang et se sont soldées par des arrestations, des humiliations et des procès iniques tels les cotonculteurs de Dédougou, paysans de Matiacoali », a confié Elie Tarpaga. S’agissant des libertés individuelles, la CDAIP pense que le pouvoir en place est en passe d’atteindre son objectif qui est de museler la presse, de contrôler les réseaux sociaux et d’empêcher toute opinion critique vis-à-vis de sa gestion. « C’est dans cette dynamique que le lanceur d’alerte Naïm Touré a été arrêté, jugé et condamné à deux mois de prison ferme, pour avoir dénoncé les conditions difficiles dans lesquels nos FDS assurent la protection du territoire et nombre de jeunes soldats qui perdent leur vie », a-t-il appuyé.
L’Etat incapable d’assurer son rôle régalien
Au plan politique, la CDAIP note une incapacité de l’Etat à assurer son rôle régalien de sécurisation des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national. En effet elle souligne que le mois d’août a été particulièrement illustratif de cette incapacité de l’Etat à faire face à la monté de l’insécurité dans le pays. Egalement de l’incroyable facilité avec laquelle la pieuvre terroriste étend ses tentacules aux quatre coins du Burkina, avec quatre attaques armées en 10 jours qui ont faits des victimes. Elie Tarpaga, mentionne que ces attaques qui étaient centrées sur le Sahel avant de se déporter à Ouagadougou, se propagent progressivement sur toute l’étendue du territoire au Nord comme au Sud, à l’Est comme à l’Ouest. « Pendant que le Directeur régional de la police nationale de l’Est tire la sonnette d’alarme sur la gravité de la situation nationale et de demander les moyens conséquents pour faire face à la crise, le pouvoir n’a pas trouvé mieux à faire que de déployer une escouade militaire et des drones en plein Ouagadougou au domicile d’une citoyenne dont la culpabilité reste encore à prouver, quel cynisme », a-t-il dénoncé.
Le procès du putsch au cœur des échanges
Trois ans après, le putsch manqué, l’on assiste présentement au procès des éléments du RSP après plusieurs exceptions de procédures soulevées. A en croire la CDAIP, l’une des constantes du procès est que la plupart des accusés plaide non coupable bien qu’ils reconnaissent avoir été sur le théâtre des opérations où des gens ont été tués. Elle espère vivement que toute la lumière sera faite. Cependant, elle insiste sur sa soif de justice, qui va au-delà du procès en cours et prend en compte les dossiers emblématiques comme ceux de Boukary Dabo, Norbert Zongo, Thomas Sankara, les martyrs de l’insurrection populaire etc. De plus, Elie Tarpaga, dénonce, le fait que le pouvoir MPP, ses alliés et son opposition, soient déjà en campagne pendant que le peuple peine à joindre les deux bouts. « C’est dans un tel contexte alarmant à tout point de vue que nous commémorons le troisième anniversaire de la résistance populaire contre le putsch du général Diendéré », a déclaré le principal conférencier.
Pour garder donc la flamme de l’insurrection populaire et du putsch toujours allumée, la coordination des CDAIP de la ville de Ouagadougou, appelle ses militants et tous ceux qui aspirent à un changement véritable à renforcer la CDAIP et à organiser des activités diverses sur la question de la défense et de l’approfondissement des acquis de l’insurrection afin dit-elle de contribuer à la lutte pour le changement révolutionnaire en faveur du peuple. Par ailleurs, elle appelle les populations à exiger la vérité et la justice pour tous les martyrs, à dénoncer et combattre la corruption généralisée dans la gestion du pays par le pouvoir en place, à exiger des emplois décents pour la jeunesse etc.
Thierry KABORE (Collaborateur)
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