Commerce de la ferraille : une activité très juteuse

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COMMERCE-DE-LA-FERAILLE

Grace à ses activités dans la ferraille, IbrahimTinta, malgré qu’il soit fier de réduire le chômage à sa façon, est tout de même confronté à certaines difficultés dans son commerce. Dans cet entretien qu’il nous a accordé au siège de son entreprise au secteur 21 de Bobo-Dioulasso, il appel à un développement des initiatives individuelles.

 FasoPiC: Pouvez-vous nous dire ce qui vous a orienté vers le commerce de ferraille ?

Ibrahim Tinta: Dans la vie il faut être beaucoup créatif surtout quand on n’a pas les moyens. Même si tu as fait des études, cela ne veut pas dire qu’il faut attendre tout du diplôme sans rien faire. C’est pour donner un sens à ma vie et à celle des autres que je me suis adonné à ce commerce de ferraille qui me permet aujourd’hui de ne rien envier à personne sur le plan financier. Il faut créer pour non seulement soi-même, mais aussi pour faire bénéficier d’autres personnes.

IBRAHIM-TINTAFasoPiC : Combien d’employés avez-vous dans votre magasin ?

I.T: Je travaille avec plus d’une centaine de personnes dont six sur place ici dans mon magasin. Il y a un acheteur principal dans toutes les localités de Bobo jusqu’à la frontière de la Cote d’Ivoire et du Mali. C’est cet acheteur principal qui pilote les opérations d’achats dans ces localités avec le fond que nous mettons à sa disposition. Mais il peut arriver souvent que on n’a pas  les moyens cash sur nous et lui il peut faire les achats avec ses propres fonds qui lui seront remboursés.

FasoPiC: Lorsque vous êtes approvisionnés à qui vendez-vous ces produits ?

I.T : Après approvisionnement de la ferraille par mes fournisseurs, je me dirige vers le Ghana ou le Togo, pour la vendre aux différentes usines qui les transforment en produits finis consommables. Mais depuis que les autorités ont décidé que la ferraille ne sortira plus du Burkina, je vais à Ouagadougou où je vends également aux usines.

FasoPiC: Combien coûte la tonne dans les différentes usines de transformation ?

I.T : La tonne varie selon nos pays de destination. Lorsque nous allons au Ghana, la tonne de la ferraille est de 150 mille francs. De l’autre côté c’est-à-dire le Togo, la tonne est vendue à 135 mille francs.

FasoPiC: Depuis combien d’années êtes-vous dans ce domaine ?

I.T : Cela  fait aujourd’hui plus de dix(10) ans que je suis dans ce domaine. Et je ne regrette pas d’avoir choisi ce domaine qui satisfait mes besoins.

FasoPiC: Est-ce que vous rencontrez des difficultés dans le métier ?

I.T : Les grosses difficultés, c’est avec la police ou la gendarmerie car, souvent il y a des gens qui viennent nous vendre de la ferraille ou de l’aluminium volé. Et lorsque la police ou la gendarmerie met la main sur les auteurs suite à une plainte, ces derniers sont parfois obligés d’indiquer le lieu où les objets volés ont été vendus. Et pour quelque chose que tu as acheté à peut-être mille(1000) francs, on te dit de payer souvent 100 ou 150 milles voire 200 milles francs CFA. C’est l’une des grosses difficultés auxquelles nous sommes confrontés car on n’a pas le savoir pour reconnaitre un voleur.

LA-FERRAILLEL’autre difficulté, c’est la douane durant le trajet. Depuis qu’il a été décidé que la ferraille ne doit pas être vendue hors du Burkina, c’est devenu un problème car en direction des pays étrangers pour la commercialisation, la douane peut vous dire de payer une somme s’élevant souvent à 250 mille et pourtant ce n’est pas toutes les catégories de ferraille qui peuvent être transformées ici au Burkina. Bien avant la prise de cette décision, on payait seulement cinq(5) mille francs à chaque poste de douane jusqu’au-delà de la frontière.

FasoPiC: Peut-on avoir plus de précision sur la catégorie de ferraille que vous vendez ?

I.T : Ily a deux catégories de ferraille à savoir, la ferraille légère et la ferraille lourde. La ferraille légère peut être transformée ici au Burkina par des usines. Mais quand c’est une ferraille lourde, ce sont les grosses usines  au Ghana qui peuvent les transformer. Cependant si les autorités nous disent de ne pas sortir du Burkina, il y a un problème, étant donné que nous n’avons pas de grosses usines pour transformer la ferraille lourde qui est la partie importante de nos marchandises.

FasoPiC: Comment vous à votre niveau vous contribuez à la réduction du chômage ?

I.T : Le dessus je suis vraiment fier car avec mes activités, je donne de la chance à d’autres personnes de se faire  de l’argent à commencer par mes fournisseurs dans les villages et aussi les transporteurs auxquels je paie 25 mille francs par tonne de ferraille. Pourtant parfois nous pouvons transporter jusqu’à 50 tonnes. Aussi, lorsque le prix du kilogramme augmente, cela est aussi un grand avantage pour mes fournisseurs dans la province du Houet.

FasoPiC: Sur le plan financier, comment est-ce que vous êtes appuyé ?

I.T : Justement c’est pour répondre à cette préoccupation que nous vendeurs de ferraille dans le Houet avons pensé à monter une structure qui regroupe tous les ferrailleurs du Houet. Et cette structure qui a été créée cette année même (2020) va mener des démarches auprès des microfinances, afin que nous puissions avoir des appuis financiers pour faire prospérer davantage nos activités. Et j’insiste beaucoup sur la bonne volonté des autorités afin que nous puissions avoir un appui financier conséquent.

K.Y.M(Correspondant)

1 COMMENTAIRE

  1. C’est déjà un pas que de se regrouper en association. Se serai encore plus juteux si vous décider de vous associer et de créer une usine lourde avec en parti vos fonds propres et un emprunt. Ça sera non seulement profitable à vous mais également pour le pays. J’espère que vous y songerez.
    Bon vent à vous
    Cordialement.
    TRRW

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