La Municipalité de la cité des cuirs et peaux a procédé, le dimanche 12 septembre 2021, à la fermeture du site aurifère artisanal du village de Bissiguin, situé au Nord-Est de la commune de Kaya, après deux jours d’exploitation.
Découvert dans la soirée du 10 septembre 2021 par deux individus, puis une dizaine de personnes dans la matinée du 11 septembre, avant qu’une foule d’individus envahissent les lieux, selon des témoins, le site d’orpaillage artisanal du village de Bissiguin, situé à la périphérie Nord-Est de la ville de Kaya, derrière le marché à bétail, a été fermé, définitivement, avec effet immédiat, le dimanche 12 septembre 2021, soit 48 heures de vie, par les autorités communales et départementales de Kaya.
Plusieurs raisons expliquent cette fermeture, selon le bourgmestre de Kaya, Boukaré Ouédraogo. Selon lui, il s’agit, entre autres, de l’application de l’arrêt pris par le préfet de Kaya, Abdoul Kader Kongzabré, en juillet dernier, pour l’interdiction formelle d’exploiter les sites aurifères dans son territoire départemental, pendant la saison des pluies, durant la période du 1er juillet au 30 septembre 2021, de sa proximité d’un camp militaire, du fait aussi que le site aurifère de Bissiguin est logé dans une zone maraichère selon le plan d’occupation du sol communal, sans ignorer la situation sécuritaire actuelle difficile de la région du Centre-Nord.
En présence du préfet de Kaya, Abdoul Kader Kongzabré, des «éléments» des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des représentants de la section régionale des syndicats des orpailleurs du Centre-Nord, le bourgmestre de la «cité des cuirs et peaux», a tenu un message de sensibilisation sur le bien-fondé de fermer ce site d’or dans ce contexte sécuritaire difficile.
Un discours qui a eu un effet immédiat, en ce sens qu’à l’issue de ce discours, les occupants du site (orpailleurs et commerçants) ont aussitôt libéré les lieux. «L’Armée et le syndicat des orpailleurs du Centre-Nord sont ténus à faire respecter les mesures prises pour la fermeture du site», a souhaité Boukaré Ouédraogo.
Mais, d’ores et déjà, il a salué la maturité des occupants qui ont obtempéré à la décision en libérant les lieux après la rencontre. «Ils ont été tellement pacifique, parce qu’ils sont venus sans pression et lorsque nous les avons dit de partir, les orpailleurs n’ont pas hésité…», s’est réjoui le maire Ouédraogo.
Des premiers responsables du syndicat des orpailleurs du Centre-Nord ont salué la décision prise par les autorités communales et départementales. «C’est une belle initiative de fermer ce site pour deux raisons : c’est la période de fermeture des sites d’orpaillage en période d’hivernage et ce site est situé en plein cœur de la ville, vue l’insécurité…», a souligné le représentant du syndicat des orpailleurs du Centre-Nord, Moussa Sawadogo.
Même son de cloche pour les populations riveraines du site. «Avec l’exploitation de ce site, des personnes de mauvaise foi peuvent profiter enterrer des engins explosifs improvisés (EEI). Cette décision nous permettra d’éviter Solhan II», a confié un habitant de Bissiguin, ayant requis l’anonymat.
Wendkouni Sawadogo (Correspondant)