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Il est environ 10h30 en ce mercredi 14 mars 2018 lorsque nous arrivons au lieu de travail de François Simporé, situé non loin du terrain du Moro Naaba. Des lits picot, des chaises de différentes couleurs faits à base de fibres en plastique, sont exposés au bord de la voie. Difficile de passer par là sans que le regard ne soit attiré par ce chef-d’œuvre. Nous trouvons sur place François Simporé en train de superviser le travail fait par ses employés.
La soixantaine bien sonnée, cet homme nous confie qu’il exerce cette activité depuis vingt cinq ans dans ce même lieu. « Au départ je vendais des cigarettes aux côtés d’un monsieur qui m’a demandé de lui accorder une place pour qu’il tisse ses chaises et ses lits picots.Je n’ai trouvé aucun inconvénients » explique-t-il. C’est la curiosité et la détermination de François Simporé qui lui ont permis d’être aujourd’hui un vétéran dans la confection de ces objets. « Quand mon voisin tissait ses lits, je m’approchais.Lorsqu’il s’absentait un moment, je le remplaçais pour continuer le travail. A son retour, il défaisait tout ce que j’avais tissé pour m’empêcher de connaitre sa technique.J’étais très attentif ; par la suite je pouvais même tisser le reste de ses lits sans qu’il ne s’en aperçoive. Mais un jour il a décidé de partir à l’aventure en Europe » a-t-il expliqué.
Et depuis ce jour,François Simporé est devenu maitre dans la fabrication des lits picot dans la ville de Ouagadougou. Plus d’une dizaine de personnes travaillent avec lui à l’instar de Dieudonné Tapsoba qui y est depuis 1996. Ce dernier nous confie qu’il passait de temps en temps pour observer le travail de M. Simporé et c’est ainsi que finalement il s’est intéressé à cette activité.
Trois modèles de lits picot y sont confectionnés à savoir le tube rond, le tube carré et le lit picot de piscine nous fait savoir Dieudonné Tapsoba.Quant à l’évolution du marché, celui-ci est morose souligne François Simporé : « Le marché évolue en dent de scie. Si on a une commande aujourd’hui on peut attendre par exemple une dizaine de jours avant d’en avoir une autre ». En dépit de ces difficultés, le propriétaire des lieux et ses employés essaient d’y faire face.
Cette activité selon Dieudonné Tapsoba leur permet quand même de subvenir à leurs besoins quotidiens et de tirer leur épingle du jeu.
Tanga Thierry Zongo (Stagiaire)