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La 22e conférence internationale sur le sida s’est ouverte lundi 23 juillet 2018 à Amsterdam, aux Pays-Bas. Sur place, 15 000 personnes font le point sur la lutte contre l’épidémie. Des scientifiques, des politiciens, mais aussi des militants du monde entier, qui ont marqué ce premier jour par une marche à laquelle un millier de personnes participaient, pour faire valoir leurs droits.
Avec notre envoyé spécial à Amsterdam, Simon Rozé
Nos corps ne sont pas des armes, et avoir le VIH n’est pas un crime ! C’est le mot d’ordre, sous le soleil et la chaleur d’Amsterdam, de tous ces militants venus du monde entier pour dénoncer les discriminations dont sont encore victimes les malades du sida.
« La discrimination, elle est partout ; dans votre famille, dans votre couple. On peut vous quitter parce que vous êtes malade. A votre travail… et même à l’hôpital ! Ils vous mettent à l’écart dans des chambres simples », nous confie Tanya Gengrova, une participante.
Brenda elle vient du Kenya. Et elle veut mettre en avant une autre discrimination qui a lieu dans son pays, envers les jeunes qui, comme elle, sont laissés à l’écart des pratiques de prévention. Avec l’exemple de l’accès au préservatif.
« Il y a un phénomène au Kenya, nous explique-t-elle, qu’on appelle « sexe contre serviette hygiénique ». Des jeunes filles doivent faire l’amour avec ceux qu’on appelle les « boda boda drivers », les conducteurs de moto-taxi. Si on demande à la fille pourquoi elle fait ça, elle répond qu’il lui donnera de l’argent pour s’acheter des serviettes. Elle ne peut même pas lui imposer le préservatif ni même en acheter, puisque c’est lui qui va lui donner de l’argent ! »
Des histoires comme celle-ci, tout le monde ou presque dans le cortège peut en raconter. Mais la revendication est en substance la même : cessez de me voir comme une menace, dans la lutte contre l’épidémie, je fais également partie de la solution.
http://www.rfi.fr/europe/20180724-sida-amsterdam-marche-discrimination-conference