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Alors que la tenue de la conférence sur la rémunération des agents de l’Etat est imminente, des syndicats regroupés au sein de la Coordination des Syndicats de la Fonction Publique (CSFP) ont convié la presse le 08 juin pour faire part de leur opposition au format de ladite conférence. Le groupement syndical prévoit un sit-in pour marquer l’événement à sa manière.
La conférence sur la rémunération des agents publics ne suscite guère l’enthousiasme des syndicats de la CSFP pour qui « cette foire n’a d’autres objectifs que de parvenir à la réduction des maigres salaires des fonctionnaires burkinabé ».
Pour le regroupement syndical, cette conférence est faussée à cause de son caractère faussement tripartite puisque la partie « forces vives » est aussi partie prenante du débat. « Le gouvernement présente comme médiateurs des personnes qui ont voix de délibération » opine Souleymane Badiel, le porte-parole de la coordination qui estime que si débat tripartite il devrait y avoir, celui devrait concerner non pas la rémunération des agents mais la gestion des ressources nationales.
Pour la coordination, le problème n’est pas tant la masse salariale que les crimes économiques dont le pays est victime et dont ils estiment le montant à plus de 2000 milliards de francs. Si le gouvernement veut discuter des salaires, cela ne se fera que de façon bipartite (gouvernements-syndicats).
Inscrit dans une logique d’exploitation des travailleurs, le gouvernement ne viserait, à travers cette conférence, qu’à procéder à la remise en cause des acquis, accusent-ils arguant les propos du ministre de la Fonction publique à propos des acquis des travailleurs de l’Etat. De fait, l’objectif officiellement affiché du gouvernement de réduire les iniquités, ne serait pour la CSFP qu’un alibi pour diviser les travailleurs et leur mettre à dos l’opinion publique. « Les structures syndicales qui espèrent engranger des acquis en seront pour leurs frais » prévient Siriki Dramé des travailleurs des agents de l’information et de la culture(SYNATIC).
Quant à la CSFP, en plus de ne pas participer à la conférence, elle va observer un mot d’ordre de sit-in dans les services le 12 juin, jour d’ouverture de la conférence, pour marquer symboliquement sa désapprobation.
Soumana Loura