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La coalition des entrepreneurs sous-traitants pour le projet de construction du Centre Hospitalier Régional de Ziniaré (CHR) dénonce l’escroquerie dont ils sont victimes depuis mai 2016.Les responsables de cette structure disent avoir réalisé environ 50% des grosses œuvres pour se retrouver avec des décomptes négatifs. Au cours d’une conférence de presse animée ce mardi 18 septembre 2018 à Ouagadougou la coalition a donné plus d’informations afin de prendre l’opinion publique à témoin.
Depuis mai 2016, la coalition des entrepreneurs s’est engagée pour sous-traiter avec la société CGE immobilier dans l’objectif de construire le CHR de Ziniaré. Selon les membres de cette coalition, ce fut un engagement fort intéressant au début avec des promesses claires. Cependant l’enthousiasme du départ va vite s’effriter. Et pour cause, la société CGE immobilier va les conduire à prendre des cautions et des engagements financiers dans les banques de la place pour l’exécution des travaux. L’histoire ne s’arrête pas là car il va s’en suivre des modifications « radicale » sur les termes d’accord du début tendant à la résiliation des contrats. « Cela nous mettait dans une situation difficile car sérieusement nous étions endetté » explique le porte-parole Dieudonné koalla qui dit avoir pris des prêts dans les banques afin de prouver à la société qu’elle pouvait compter sur leur bonne foi. Par la suite l’entreprise les ont proposé des décomptes négatifs. Et de poursuivre que « de la contrainte à la régie en passant par des mises en causes de nos avenant sur le matériel demandé, a la modification de nos contrats en cours de travaux, nous avons été trompés. C’est un système d’arnaque qui a été mis en place pour amener les entreprises à exécuter les grosses œuvres et après à reprendre les travaux en mains. »
400 personnes victimes de « duperie »
Tristesse et désolation se lisait sur les mines de chacun des sous-traitants. Certains, ont même invité leurs fournisseurs aux échanges pour qu’ils soient témoins de leurs déclarations. Yanogo Aristide victime de ces agissements a narré les faits : « sur le chantier nous avions vécu des situations déplorables. Lorsque nous sommes allés dans le bureau pour la signature du contrat, CGE immobilier nous a proposé des devis sans plans déjà élaborés et nous avions posé pas mal de préoccupations par rapport à ce contrat. Elle nous a fait savoir qu’il n’y avait pas de problème car le contrat prévoyait des avenants. Cela nous a rassurés et nous avons signé les contrats. Et après les problèmes ont commencé à naitre sur le terrain ». La situation est alors contraignante pour la coalition car elle a sous sa gouvernance environ 400 personnes. Un fait qui n’est d’ailleurs pas sans effet sur ces derniers surtout en cette période de reprise des classes.
Comme actions entreprises, la coalition affirme être allée voir le maitre d’ouvrage délégué qui est le Programme d’appui au développement sanitaire (PADS) pour expliquer la situation. Le PADS a refusé de les recevoir car, il dit ne pas les reconnaitre comme sous-traitants de CGE immobilier. Pourtant, les sous-traitants disent détenir des contrats signés par le Directeur Général de CGE immobilier. « On a une copie du contrat mère de CGE avec le maitre d’ouvrage délégué » ont-ils expliqué. En conclusion selon les membres de la coalition « il y a du faux à quelque part ». « Comment se fait-il que le maitre d’ouvrage délégué le PADS ne nous connaisse pas en tant que sous-traitants de CGE alors que tous les travaux ont été réalisés par nous.» s’interroge la coalition.
Dans les jours à venir, les membres de la coalition compte entamer d’autres vois notamment celle judiciaire pour se faire entendre. Par ailleurs, ils lancent un appel aux autorités du pays afin qu’ils ouvrent une enquête en vue de confirmer ou d’infirmer leur propos. « Nous sommes pour le dialogue et la cohésion sociale mais il faudrait que la dignité des petites entreprises comme les nôtres grandissent car nous contribuons à la création de l’emploie » ont-ils conclut.
Mireille BAILLY