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Coordination des Communicateurs de Koudougou (CCK) : « C’est organisé que nous pourrons défendre nos intérêts », Simon Gansaore

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Créée au lendemain de la crise de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, la Coordination des Communicateurs de Koudougou (CCK) est un regroupement de communicateurs de la ville de Koudougou. La structure vise à créer un élan de solidarité entre les communicateurs et à offrir des espaces de formation et de renforcement de capacité pour ses membres. Pour en savoir plus sur le fonctionnement de la CCK, Fasopic.net est allé à la rencontre de son président, Simon Gansaore qui est par ailleurs le directeur de la Radio Palabre.  

FASOPIC.NET (FP) : Pouvez-vous nous présenter votre coordination ?

Simon Gansaore (SG) : La Coordination des Communicateurs de Koudougou (CCK) est une association apolitique qui regroupe les hommes de médias de la ville de Koudougou et de ses environs notamment ceux des autres provinces de la région. Elle a vu le jour dans les années 2004 de la volonté de quelques membres de créer un cadre qui va réunir les hommes de médias de la ville de Koudougou. Sa mise en place intervient suite à l’assassinat de notre confrère et aîné Norbert Zongo qui est natif de la ville de Koudougou. A ce moment, la ville était en ébullition et la presse a joué un rôle central dans la gestion de cette crise, même si elle a été quelques fois menacée dans l’exercice de ses fonctions. Des confrères ont eu maille à partir avec certains éléments des forces de défense et de sécurité (FDS) ; la population elle-même à l’époque ne comprenait pas la position de la presse locale. Pour certains, au-delà des règles qui encadrent la protection, on ne comprenait pas notre façon de gérer la crise. C’est donc au lendemain de cet événement que l’idée d’avoir un cadre où nous pouvons défendre nos intérêts et nos idées a germé. Et effectivement en 2004 cela a pu se concrétiser. L’association a été reconnue officiellement en 2014, et nous avons un récépissé. La structure compte à ce jour une cinquantaine de membres issus d’une vingtaine d’organes de presse.

FP : Depuis la création de la coordination, quelles activités avez-vous déjà menées ?

SG : En termes d’activités, il y a eu ces offres de formation que nous avons pu glaner au profit de nos membres et cela avec l’accompagnement des personnes morales et des fils de la région. Nous avons aussi mené des activités de visibilité. Toute association vous savez a besoin de s’affirmer, de prouver son leadership ; donc nous avons eu l’occasion de participer à des rencontres dans des structures faitières comme l’Association des Journalistes Burkinabè (AJB) qui nous reconnait en tant que partenaire. Il y a également le Centre National de Presse Norbert Zongo (CNPNZ) qui nous a souvent associé à des sessions de formation et à des rencontres au niveau national. L’une des rares fois aussi, on s’est permis de faire des gestes dans le social à savoir l’organisé d’une journée de dons de sang en partenariat avec le Centre Régional de Transfusion Sanguine (CRTS), où nous avons mobilisés nos membres pour cette action citoyenne. Nous avons également bénéficié autrefois de matériels de la part de la mairie de Koudougou, qui suite à une requête nous a donné des enregistreurs où nous avons pu doter quelques organes. Nous avons aussi eu des expériences purement professionnelles notamment en radio dans le cadre de la synergie avec FASOMEDIAS pour la couverture des élections. Ensemble nous avons eu une rédaction commune pour couvrir ces élections. Sur le plan institutionnel, nous arrivons quelques fois à tenir nos rencontres statutaires.

FP : Qu’est-ce que votre structure fait concrètement pour accompagner les communicateurs de Koudougou ?

SG : C’est l’une de nos ambitions fortes, mais je dois dire que nous sommes limités par les ressources financières et logistiques. Mais on peut citer quelques fois des actions d’assistance mutuelles et sociales ; pour des événements heureux ou malheureux, plusieurs fois nous nous sommes mobilisés pour assister les intéressés. Et cela constitue vraiment l’une des missions de cette structure. Dans le domaine de la défense des intérêts professionnels, il y a eu des actions dans ce sens. Des confrères ont eu des difficultés avec leur responsable de presse et nous leur avons marqué notre solidarité et notre compassion lors de ces situations de conflits professionnels. Aussi, il y a eu des offres de formation où certains des journalistes ou des techniciens sont souvent associés.

FP : Quel bilan pouvez-vous établir sur le fonctionnement de la CCK depuis sa création jusqu’aujourd’hui ?

SG : En termes de bilan, ce qu’on peut noter c’est cet esprit d’adhésion et l’esprit d’appartenir à une telle structure qui règne autour des membres. Il y a également l’esprit de mutualisation qu’on a constaté chez les membres notamment sur le plan professionnel tels que les coproductions. Le bilan aussi c’est le leadership de la CCK parce qu’aujourd’hui les autorités sont bien informées de l’existence de la structure et nous avons travaillé vraiment à lui donner une crédibilité. Raison pour laquelle nous sommes associés et sollicités à certaines activités dans la ville de Koudougou.

FP : A quelles difficultés votre coordination est confrontée dans son fonctionnement ?

SG : L’une de nos difficultés majeure, c’est comment arriver à autonomiser notre association à travers la mobilisation des ressources financières et techniques. Mais quand même on multiplie les relations en se disant que nous allons pouvoir un jour avoir gain de cause à ce niveau. Aussi en termes de difficultés, il y a la mobilisation sociale de nos membres. Tout le monde n’est pas au même niveau d’adhésion et cela est aussi un challenge pour nous. Nous travaillons vraiment à ratisser large et à mobiliser les hommes de médias de la région autour de l’idéal CCK, car nous sommes tenus de travailler ensemble et de défendre nos intérêts. Autres difficultés, c’est sur le plan logistique propre à l’ensemble des médias de proximité, mais nous essayons de taper à des portes pour trouver des solutions parce que chaque organe à des difficultés spécifiques à son niveau. Comme nous sommes dans un esprit de mutualisation, nous essayons aussi de voir comment au cas par cas on peut se soutenir. Je sais qu’au niveau des radios, il arrive qu’on se prête souvent du matériel au cas où un confrère est dans le besoin. Même dans la presse écrite, nous n’hésitons pas à nous soutenir. Mais la question du matériel reste une difficulté. L’autre difficulté qui limite aujourd’hui notre visibilité, c’est le siège, mais nous l’avons aussi en projet.

FP : Quels sont les défis qui restent à relever pour la CCK ?

SG : Le premier défi, c’est de renforcer la cohésion de nos membres. Il y a aussi tout ce que nous avons relevé comme difficulté financière et matériel. Nous travaillons vraiment à trouver des pistes de solution à ce niveau. Trouver un siège, une adresse pour notre structure est également l’un de nos défis.

 

Aziz Kaboré (Correspondant)

 

Bernard HIEN

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