Le procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Ouaga I, en l’occurrence Harouna Yoda, a tenu un point de presse, ce 18 juin 2020 à Ouagadougou. A l’ordre du jour, étaient inscrits les dossiers des 70 000 000 FCFA entre le maire de la ville de oauagadougou Armand Béouindé et certains magistrats, de l’ancien ministre de la défense Jean Claude Bouda, du DG de l’ACOMOD, du GSPR de la présidence du Faso et du Directeur Général adjoint de la douane.
Dans l’affaire des 70 000 000 de FCFA que l’on qualifie d’escroquerie, le procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Ouaga I Harouna Yoda a révélé aux de hommes de médias, que l’enquête n’a pas permis de relever des éléments à charge contre le magistrat Dieudonné Bonkoungou cité dans le journal l’Evénement.
Alors que monsieur Bagagnan a nié le fait que c’est eux qui sont entrés en contact avec le maire, pour lui proposer leur service, dans le seul but de faire en sorte que la suite du dossier en justice reste mystère et boule de gomme, Narcisse Sawadogo lui, l’a reconnu. Mais la question de savoir si le maire de la commune de Ouagadougou a déposé plainte à la justice pour tentative d’escroquerie, le procureur Harouna Yoda a répondu par la négative. Parlant de l’enregistrement qui circule sur les réseaux sociaux, le procureur du Faso a fait savoir que tout ce qui a été dit dedans intéresse beaucoup la justice.
Le ‘’joyau architectural » de l’ancien ministre de la défense Jean Claude Bouda construit à Manga, chef-lieu de la région du Centre Sud a fait couler beaucoup d’encre et de salive au sein de l’opinion publique, au point où la justice s’est saisie du dossier. Selon le procureur, ce patrimoine immobilier s’élève à un montant provisoire de 252 845 115 FCFA. Interpellé, le ministre a du mal à justifier ses revenus licites. La grosse question que l’on se pose, c’est comment quelqu’un qui touche 1 023 320 FCFA comme salaire par mois, peut se construire une maison d’une valeur estimée à plus de 252 millions de FCFA ? En tout cas, le dossier est en justice et il suit son cours. L’accusé lui, est en salle d’attente à la gendarmerie.
Autre point abordé par le procureur Yoda lors de la conférence de presse qui peut aussi ‘’sectionner des veines », ce sont les affaires louches que l’on a saisi au niveau du Groupement de sécurité et de protection républicaine (GSPR) ou la garde présidentielle. A ce niveau, il est ressorti que certains agents établissent des faux ordres de missions, pour se faire payer des frais de missions qui n’ont pas eu lieu. Ces agents, a indiqué Harouna Yoda, ont reconnu qu’ils ont perçu des sommes d’argent variant entre 700 000 et 1 480 000 FCFA.
« Au total, sept ordres de missions réguliers ont été établis, et ont abouti à la perception de la somme de 5 334 000 FCFA », a-t-il dit, avant de signifier que ces faits recouvrent la qualification des infractions de faux en écriture publique, d’usage de faux en écriture publique, d’escroquerie, de blanchiment de capitaux et de complicité.
Quant au Directeur Général adjoint de la douane, William Kaboré, il lui est reproché l’utilisation du nom de Christophe Anne Kaboré, en vue de l’achat et la mise en valeur de 15 parcelles dans la ville de Ouagadougou, dont le montant cumulé serait 1 300 000 000 FCFA. Or, en sa qualité de fonctionnaire des douanes, il est difficile pour lui d’amasser une telle fortune en 23 ans de service. Le procureur a souligné que le parquet a demandé l’ouverture d’une information judiciaire contre Kaboré William et son épouse.
S’agissant du dossier du Directeur Général de l’ACOMOD et de l’ex président du conseil d’administration de cette même agence Moussa Sankara, les résultats de l’enquête donnent froid au dos. En effet, le DG de l’ACOMOD est reproché d’avoir autorisé la passation de deux marchés publics au profit de son épouse, à travers un groupement de soumissionnaires, pendant que Moussa Sankara bénéficiaire effectif de l’entreprise 2ARTS, a été attributaire d’un marché de 155 704 000 FCFA. Ainsi, les charges retenues contre ces deux personnes sont entre autres favoritisme, conflit d’intérêt, simulation illicite et blanchiment de capitaux.
Nicolas BAZIÉ