Depuis 1995, Transparency International établit un classement de l’ensemble des pays selon l’indice de perception de la corruption (IPC). Le constat dressé dans son rapport 2017 est sans ambiguïté : « La majorité des pays font peu ou pas de progrès pour mettre fin à la corruption ». Et la majeure partie des pays africains sont très mal classés.
En 2017, le continent africain reste la région la plus mal classée en terme de perception de la corruption, avec un score de 32, sur une échelle de 100. Les deux pays les plus mal classés par Transparency International sont africains : le Soudan du Sud et la Somalie. Et le premier pays d’Afrique subsaharienne à apparaître dans le classement est à la 34e place, sur 180 pays : le Botswana. Viennent ensuite les Seychelles (36e), le Cap-Vert et le Rwanda (respectivement 47e et 48e), avant la Namibie (53e) et le Sénégal (66e).
Un – mauvais – bilan que déplore l’ONG, qui remarque que « cette piètre performance n’est pas nouvelle » au regard des résultats observés dans les précédents rapports. Et pour Transparency International, il y a un lien « entre les niveaux de corruption, la défense des libertés de journalistes, et l’engagement de la société civile ». Un chiffre éloquent : en 2017, plus de 9 journalistes sur 10 qui ont été tués dans le monde l’ont été dans des pays dont le score est inférieur ou égal à 45.
Le rapport complet est disponible sur le site de Transparency International.
Pour le continent africain, Transparency International observe que, pour les pays qui se hissent dans le haut du classement, ont en commun un « leadership politique qui est constamment engagé dans la lutte contre la corruption ».
« De l’application stricte par le président Paul Kagame du code de conduite au Rwanda (48ème du classement) à la promotion ouverte du président Jorge Fonseca de la transparence institutionnelle dans l’approche innovante du Cap Vert (48ème) ou du président Ian Khama de « l’ intégration de la lutte contre la corruption » au Botswana (34ème), ces pays ont appris mieux dans leurs communautés et poursuivi ces tactiques avec engagement », écrivent les auteurs du rapport.
Pour Transparancy International, au-delà des législations anticorruption, les pays qui s’en sortent le mieux sont ceux qui font « l’étape supplémentaire pour assurer l’implémentation », la mise en oeuvre effective, de ces lois.
Jeune Afrique
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