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Les 7010 grands électeurs ivoiriens sont appelés aux urnes, samedi, pour départager les 124 candidats au Sénat. La campagne aura été marqué par une vive contestation de l’opposition. Si la mouvance présidentielle est assurée de remporter la majorité, des surprises sont attendus de côté des indépendants.
La campagne électorale en vue des élections sénatoriales de samedi, ont pris fin hier, alors que l’opposition manifestait aussi bien contre la tenue du scrutin que contre la composition de la Commission électorale indépendante (CEI, dirigée par Youssouf Bakayoko, dont le mandat théorique a pris fin depuis février 2016). Si le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, mouvance présidentielle) part favori, des surprises pourraient venir de certains candidats indépendants.
Contestations
Les 124 candidats avaient trois jours pour convaincre les 7010 grands électeurs composés des conseillers de districts autonomes élus, des conseillers municipaux et régionaux, ainsi que des députés. Trente-cinq bureaux de vote vont ouvrir à partir de 8 h sur l’ensemble du territoire, dans des écoles publiques, dans des bâtiments administratifs ou des structures parapubliques, dans un scrutin à un seul tour.
La Plateforme des organisations de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (POECI), tout en continuant à appeler « à la mise en place d’une institution électorale inclusive au service des Ivoiriens et à l’amélioration du cadre juridique des élections », a annoncé qu’elle allait toutefois déployer des observateurs dans ce scrutin boycotté par l’opposition.
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Jeudi, deux manifestations portées par les deux tendances du Front populaire ivoirien (FPI de Laurent Gbagbo) ont marqué la fin de la campagne électorale, à Abidjan, capitale économique.
Tandis que Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS, de Georges Armand Ouégnin, une coalition de plusieurs partis d’opposition portée par les frondeurs du FPI d’Aboudramane Sangaré) dénonçait le futur sénat à travers une marche interdite par le ministère de l’Intérieur, Pascal Affi N’Guessan (FPI), à la tête d’une vingtaine de responsables de partis d’opposition, dénonçait, de son côté, la composition de la CEI, via un sit-in devant le siège de cette institution.
Des surprises attendues
En dépit de la contestation, le scrutin – qui sera sous étroite surveillance policière – devrait bien se dérouler, samedi. Le RHDP – qui présente soixante-six candidats, contre quarante-huit candidats indépendants – est assuré de contrôler le futur sénat, d’autant que le président Alassane Ouattara sera appelé à nommer directement, trente-trois sénateurs (un tiers du nombre de sièges), conformément à la Constitution.
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Toutefois, certains candidats indépendants pourraient créer la surprise. C’est le cas dans la région du Moronou (centre), fief de Véronique Aka, puissante présidente des femmes rurales du PDCI, qui parraine une liste d’indépendants.
Sauf surprise, la liste conduite par le ministre d’Etat Jeannot Ahoussou-Kouadio, 67 ans, vice-président du PDCI et seul membre du gouvernement à être candidat, devrait être en tête dans la région du Bélier (centre) et celui-ci devrait être porté à la tête du sénat lors de sa toute première session, prévue pour s’ouvrir à Yamoussoukro durant la première quinzaine du mois d’avril.
Bien qu’étant secoué par des tensions internes dans la perspective de l’élection présidentielle de 2020, le RHDP est parvenu à s’accorder sur des listes communes dans le cadre de ces sénatoriales. La mouvance présidentielle devrait maintenir le cap du consensus pour les futures élections municipales et régionales annoncées pour cette année, mais dont la date n’a toujours pas été fixée.